« E N Afrique, le risque de transmission des virus de l'immunodéficience simien des singes à l'homme reste d'actualité », a expliqué Eric Delaporte, l'un des chercheurs de l'institut de recherche pour le développement (Montpellier) au cours de la 8e Conférence annuelle sur les rétrovirus (Chicago). L'étude menée par l'équipe languedocienne au Cameroun, avait pour but de montrer, à partir d'échantillons sanguins de viande de singes sauvages vendus dans les marchés (384 échantillons de 17 races de primates) ou auprès de particuliers élevant des singes, que ces animaux sont infectés et que, de fait, il existe un risque de contamination interespèces. Les chercheurs ont été surpris par « l'extraordinaire diversité » des sous-souches de virus mise en évidence.
Treize espèces de virus, dont quatre inconnues
Treize espèces de virus ont été détectées ; quatre d'entre elles n'étaient jusqu'à présent inconnues. « Vraisemblablement, beaucoup d'entre elles ne peuvent pas passer la barrière humaine », a expliqué Eric Delaporte. La prochaine étape sera de développer des tests spécifiques pour examiner le risque de transmission à l'homme et des études épidémiologiques sont déjà menées à l'hôpital de Yaoundé par le Pr E. Mpoudi.
Historiquement, il est reconnu que les deux souches de l'immunodéficience humaine, le VIH1 et le VIH2, ont pour origine des VIS transmis par le chimpanzé. En Afrique, plus de vingt espèces de singes sont porteuses de virus de l'immunodéficience. « La question naturelle est de se dire : est-ce que l'on ne risque pas d'avoir un VIH3 un jour ou l'autre ? », a souligné M. Delaporte. En effet, selon lui, « avec les modifications de l'environnement, l'utilisation de la viande de brousse et les exploitations forestières, il existe un risque potentiel plus important actuellement qu'au cours de ces dernières années ».
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