D EPUIS quelques années, une nouvelle génération de scanners hélicoïdaux a été mise sur le marché. Ces appareils autorisent l'acquisition d'images à grande vitesse (deux rotations par seconde) et peuvent permettre, par reconstruction informatique des images, de disposer de 4 coupes simultanément. Après acquisition volumique, des programmes informatiques traitent les données et permettent d'obtenir des coupes de petite taille, sans bruit de fond excessif ni réduction du contraste.
Les radiologues cherchent maintenant à évaluer ce type de matériel - comme ils le font déjà pour l'IRM - dans le bilan anatomique des patients suspects de syndrome coronarien.
Les membres des départements de radiologie et de cardiologie de l'hôpital de Rotterdam (Pays-Bas) ont pratiqué simultanément chez 35 patients (27 hommes et 8 femmes d'un âge moyen de 59 ans) une coronarographie conventionnelle et un scanner spiralé couplé à un enregistrement ECG. Les patients inclus dans l'étude, dont quatre avaient déjà subi un pontage, devaient présenter un rythme cardiaque régulier et une bonne fonction pulmonaire. Afin de minimiser les inévitables artefacts liés aux mouvements du cur, les investigateurs ont choisi une fenêtre de reconstruction correspondant à la seconde partie de la diastole précédant immédiatement l'onde R à l'ECG.
Un temps de reconstruction de 45 min
La durée moyenne de chacun des examens a été de 20 minutes à partir de l'injection par voie intraveineuse de 150 ml de produit de contraste contenant de l'iode. Le temps de reconstruction des images était en moyenne de 45 minutes et la restitution en trois dimensions a nécessité une heure en moyenne.
Chez les 31 patients qui n'avaient pas subi d'intervention coronarienne préalablement, la coronarographie a permis de retrouver une lésion unique chez 8 personnes, 2 lésions chez 4 malades, 3 lésions chez 3 patients, enfin, 1 coronarien présentait des lésions sur 4 vaisseaux. Quinze patients ne présentaient aucune lésion à l'examen angiographie. Un total de 248 segments d'artères ont été analysables à la coronarographie et 73 % d'entre eux ont été évaluables par l'examen de scanner spiralé.
97 % des segments coronariens correctement diagnostiqués
« Dix-sept des 21 lésions, soit 81 %, ont été détectées et 97 % des segments coronaires considérés comme non-sténoses au scanner spiralés ont été correctement diagnostiqués, si l'on se réfère à la coronarographie », expliquent les auteurs. Chez les 11 patients qui avaient subi la pose d'un stent, le scanner spiralé à effectivement permis de localiser l'endoprothèse précisément au sein des artères coronaires, mais l'analyse précise des images s'est révélée impossible en raison d'artefacts.
Parmi les raisons qui expliquent la non-visualisation de certains segments vasculaires, les auteurs retiennent : la mobilité cardiaque, l'arythmie, les calcifications vasculaires extensives, la respiration et la mauvaise opacification vasculaire.
Anatomiquement, les lésions les mieux visualisées sont celles qui atteignent l'artère interventriculaire gauche et l'interventriculaire antérieure (visualisation de 90 % des lésions), alors que l'artère coronaire droite qui reste mobile au cours du cycle cardiaque est plus difficilement visualisable.
Pour les auteurs, « à l'avenir, les techniques radiographiques non invasives devraient connaître un essor en cardiologie diagnostique. L'IRM paraît, elle aussi, très prometteuse, puisqu'elle ne requiert pas d'injection de produits de contraste iodés et qu'elle peut être couplée avec l'appréciation d'autres paramètres, tels que la fonction ventriculaire, la perfusion myocardique et l'évaluation du flux coronaire ». Mais, actuellement, l'IRM reste limitée par la durée d'acquisition des images, par une mauvaise résolution spatiale et par les interférences liés aux objets métalliques (stents, clips chirurgicaux).
« Lancet », vol. 357, pp. 600-605, 24 février 2001.
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