Aide médicale à la procréation

Cultiver l’embryon sur un tapis issu de l’endomètre de la patiente

Publié le 18/11/2010
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L’EXPLOSION de la pratique des méthodes de procréation assistée a entraîné entre 1978 et 2000 une augmentation constante du nombre de grossesses multiples. Elles augmentent les risques à la fois pour la mère et l’enfant, engendrent des coûts importants et sont socialement difficiles pour les parents. C’est pourquoi, entre 2000 et 2010, la prise de conscience s’est faite du besoin de diminuer le nombre d’embryons à transférer. Désormais seulement deux embryons sont implantés. Et même, actuellement, le nouveau défi est d’obtenir la naissance d’un bébé en bonne santé après transfert d’un seul embryon.

Les données récentes de la littérature le montrent, il y a désormais une place pour la culture au cinquième jour et le transfert d’un seul blastocyte. Grâce à une meilleure sélection on peut obtenir une réduction du nombre d’embryons transférés et une augmentation de taux d’implantation. En effet, le taux de transfert de l’embryon à J +5 (38,1 %) est bien supérieur à celui obtenu à J +3 (29,4 %), pratiqué le plus souvent aujourd’hui.

Dans ce contexte, les laboratoires Genévrier ont mis au point, Endocell, le premier produit permettant de cultiver l’embryon sur un « tapis » composé des cellules de l’utérus de la femme chez laquelle il va être réimplanté. Jusqu’à maintenant on utilisait des milieux de culture synthétiques qui ne reproduisaient qu’imparfaitement les conditions de développement de l’embryon. La grande originalité de ce nouveau tapis est d’utiliser les propres cellules de la patiente. Il est ainsi possible d’obtenir un meilleur taux de blastocytes qu’en milieu synthétique (56 % contre 45,9 %), un meilleur taux de grossesses (50,7 % contre 45,2 %), ainsi qu’un meilleur taux d’implantation (39 % contre 32,2 %) (Dominguez, 2010).

Un kit de prélèvement.

En pratique, Genévrier fournit au médecin, grâce auquel il collecte, par biopsie, des cellules de l’endomètre de sa patiente que le laboratoire récupère et congèle. Le jour où le médecin effectue la ponction folliculaire, il prévient Genévrier qui décongèle les cellules de la patiente et peut fabriquer en 48 heures le tapis cellulaire. Mis sur un tapis cellulaire synthétique pendant ces 48 heures, l’embryon pourra alors être transféré en coculture pour trois jours supplémentaires, avant d’être réimplanté chez la future mère.

Endocell, qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché, doit être commercialisé en janvier 2011. Il est actuellement en phase de prélancement avec formation des utilisateurs. Endocell a déjà été testé chez environ 300 femmes. Une trentaine de bébés ainsi conçus sont déjà nés, qui feront l’objet d’un suivi particulier jusqu’à l’âge de cinq ans.

Symposium Genévrier organisé dans le cadre du congrès de la FFER, auquel participaient : P. Barrière, F. Olivennes, P. Boyer, P. Vanderzwalmen, J de Mouzon et B. Nicollet.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8858