Livres
« 24 heures dans la vie de Mordechaï Wind », par Maxim Biller.
Après deux recueils de nouvelles, le premier roman d'un journaliste considéré comme un enfant terrible des lettres allemandes. Il met en scène la quête effrénée d'un père, un Israélien, pour la fille qu'il a eue d'un mariage avec une Allemande et qu'il n'a pas revue depuis leur rupture, dix ans auparavant, lorsqu'il croit la reconnaître dans une vidéo porno. Une allégorie de la condition humaine entre culpabilité et Rédemption, dans la lignée d'un Saul Bellow ou d'un Philip Roth.
Editions Denoël, 414 p., 145 F - 22,11 euros
« Chien blême », par Heinrich Böll
Après « le Silence de l'ange », premier roman du prix Nobel de Littérature 1972, inédit jusqu'en 1992 - Heinrich Böll est mort en 1985 -, cet ouvrage réunit d'autres inédits posthumes, tous antérieurs à 1950. L'écrivain, encore hanté par ce qu'il avait vu et vécu pendant le conflit mondial, se heurtait alors à une société qui faisait de l'oubli la condition de sa reconstruction.
Editions du Seuil, 197 p., 120 F - 18,29 euros
« Bouddha et cie », par Doris Dörrie
Invitée au Salon du livre, Doris Dörrie est très connue en Allemagne en tant que réalisatrice de films et auteurs de nouvelles, trois de ses sept recueils ayant été traduits en français. Son premier roman raconte le tournant d'un homme de 45 ans, qui a réussi mais est devenu tout ce qu'il a toujours détesté et dont la vie familiale est assez chancelante. Sa fille, qui est tombée amoureuse d'un moine tibétain, l'entraîne dans un monastère bouddhiste du sud de la France.
Editions Belfond, 251 p., 119 F - 18,14 euros
« Willenbrock », par Christoph Hein
Agé de 57 ans, Christoph Hein est un des intellectuels les plus écoutés depuis ses mises en garde contre l'euphorie qui suivit la chute du Mur. Son héros est une nouvelle illustration des nouvelles relations qui régissent la société. L'action se situe en 1990 et son héros, un ancien ingénieur reconverti dans le négoce fleurissant des voitures d'occasion, mais qui est victime d'agressions et de cambriolages répétés, va finir par répondre à la violence par la violence.
Editions Métailié, 262 p., 125 F - 19,06 euros
« Heinrich Heine », par Michael Werner & Jan-Christoph Hauschild
Une exploration, par deux spécialistes incontestés, de toutes les facettes parfois contradictoires de l'auteur de la « Lorelei », enfant de l'« Aufklärung » et « dernier roi légendaire » du romantisme ; le premier grand écrivain juif de langue allemande, amoureux d'une Allemagne qui le rejetait et qui est venu trouver en France une seconde patrie. A travers ce portrait biographique et intellectuel, se dessine un panorama de l'histoire de l'Allemagne, de la vie à Paris et des questions franco-allemandes dans la première moitié du XIXe siècle.
Editions du Seuil, 550 p., 180 F - 27,44 euros
« Très affectueusement » et « Un amour fait de rien », par Barbara Honigmann
Issue d'une famille d'intellectuels juifs allemands - son grand-père a créé la chaire d'Histoire de la médecine à l'université de Giessen, son père, journaliste, qui était correspondant à Londres pendant les persécutions nazies, est retourné par conviction politique à Berlin Est, après la guerre - Barbara Honingmann a d'abord été auteur dramatique et metteur en scène à Brandebourg et à Berlin-Est. Elle s'est installée avec sa famille à Strasbourg en 1984 et est passée du théâtre à l'écriture, posant dans chaque ouvrage la question : « Comment être juif et allemand ». « Très affectueusement est un roman épistolaire qui vient d'obtenir le prix Kleist 2000 et « Un amour fait de rien », un court récit à propos de la déchirure identitaire.
Editions Liana Levi, 223 et 102 p., 110 F - 16,76 euros et 85 f - 12,95 euros
« Histoires de famille », par Michael Krüger
Comme souvent les histoires de famille, celles-ci, livrées sous forme de nouvelles, sont faites de bêtises et de méchancetés... même s'il s'agit de la famille littéraire et éditoriale, un milieu que l'auteur connaît bien puisqu'il dirige une maison d'édition à Munich et la revue littéraire Akzente. Lauréat de plusieurs prix littéraires allemands et du prix Médicis étranger en 1996 pour « Himmelfarb », il s'en donne à cœur joie dans l'humour satirique.
Editions du Seuil, 204 p., 125 F - 19,06 euros
« Mensonges », par Elke Naters
Considérée comme l'une des figures de proue de la nouvelle génération d'écrivains, Elke Naters, 38 ans, vit entre Berlin et Bangkok. Elle met ici en scène deux amies, dont l'une est dotée d'une famille et l'autre libre mais qui refusent de la même façon la médiocrité et sont prêtes à l'aventure pour pimenter leur quotidien. Un coup de projecteur sur la vie des femmes actuelles qui va jusqu'à l'impudeur.
Editions Denoël, 234 p., 120 F - 18,29 euros
« L'Observatrice », par Ingrid Noll
Si elle n'a commencé d'écrire qu'il y a sept ans, à l'âge de 55 ans, Ingrid Noll est considérée comme le plus grand auteur à succès de l'Allemagne d'aujourd'hui, catégorie policier. Entre crime et drame familial, ce roman est déjà un best-seller outre-Rhin. Son héroïne, pour fuir la grisaille de son existence de femme au foyer, entreprend de peindre des natures mortes ; mais en même temps qu'elle crée ces petites scènes idylliques, des rêves angoissants la hantent, prémonition d'événements funestes, qu'elle a peut-être provoqués sans le vouloir.
Éditions JC Lattès, 286 p., 125 F
« Les Baisers de Faustina », de Hanns-Josef Ortheil
Entre 1786 et 1787 Goethe a passé quelques mois en Italie, une période cruciale qui va changer sa vie et sa vision du monde. Dans le roman, il dit s'appeler Filippo Miller et être un peintre allemand. Hanns-Josef Ortheil fait en effet de cette expérience un roman policier haut en couleur et en aventures et pour le moins déroutant. Il s'agit du premier volume d'une trilogie ; le deuxième volume, inspiré par Turner et Venise, en cours de traduction.
Editions du Seuil, 318 p., 138 F - 21,04 euros
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature