Pour le patient arthrosique

Dax inaugure le premier programme d’éducation thérapeutique validé

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Publié le 11/01/2018
arthrose

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Crédit photo : PHANIE

Educ’Arthrose est « le premier programme national d’ETP validé dans l’arthrose par une Agence régionale de santé (ARS) », explique le Dr Laurent Grange, rhumatologue au CHU de Grenoble Alpes et président de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLARr) qui regroupe professionnels de santé et patients.

En partenariat avec l’Association française pour la recherche thermale (AFRETH), c’est d’ailleurs elle qui est à l’origine de ce programme qui débutera cette année aux Thermes Adour et aux Thermes des Arènes situés à Dax et Saint-Paul-lès-Dax (Landes). Validé par l’ARS d’Aquitaine comme « priorité de santé régionale », Educ’Arthrose peut désormais être déployé dans n’importe quel établissement thermal du territoire qui souhaiterait le mettre en place. Coordinateur national de ce programme, le Dr Grange constate que « le thermalisme s’implique de plus en plus dans l’ETP qui est un vrai plus pour les patients ». De fait, le cadre de la cure se prête particulièrement bien au déroulement d’un programme d’ETP pour des groupes homogènes de patients encadrés par des personnels à qui a été dispensée une formation spécifique de 40 heures. Les cures thermales sont indiquées pour la maladie arthrosique dans ses localisations périphériques, douloureuses et/ou gênantes sur le plan fonctionnel, isolées ou associées entre elles et/ou à une atteinte rachidienne (polyarthrose). Elle s’adresse également aux patients souffrant de rachialgies chroniques, en particulier lombaires et/ou cervicales, sans complications neurologiques évolutives. Elles sont également indiquées dans les suites d’une chirurgie orthopédique.

Des ateliers pour mieux comprendre et mieux vivre avec sa maladie

Le programme que le Dr Grange qualifie de « complet, mais de pas trop lourd pour ne pas ajouter de fatigue à celle déjà engendrée par la cure en elle-même », se déroule pendant les 18 jours qui ont été prescrits et présente un surcoût de 210 euros non pris en charge par l’Assurance maladie. Les ateliers ont généralement lieu l’après-midi pour ne pas interférer avec les soins thermaux du matin. Après la consultation médicale qui suit l’arrivée à la station, un premier bilan éducatif partagé est réalisé par une infirmière thermale formée pour cerner les besoins de chaque patient et les orienter vers les ateliers qui répondent à leurs attentes. Ces derniers ont pour objectifs de permettre aux patients de mieux connaître leur pathologie (« Il était une fois l’arthrose »), de les aider à gérer la douleur et d’identifier les rapports qu’ils entretiennent avec les médicaments (« Même pas mal »), de contrôler leur poids par une diététique appropriée (« Je mange donc je suis »), d’utiliser au mieux les aides techniques disponibles (« J’économise mes jointures »), de permettre une épargne articulaire dans les gestes du quotidien (« Je soutiens mes articulations ») et de pratiquer une activité physique adaptée à leurs besoins et à leurs capacités (« Je bouge mon arthrose »).

Trois bilans et des objectifs post-cure

Le programme qui fait intervenir de nombreux professionnels formés à l’ETP (infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens…) se répartit en ateliers collectifs et en temps individuels où le colloque singulier est privilégié. En fin de cure, en plus de la consultation médicale de départ, un deuxième bilan éducatif partagé est réalisé pour notamment mettre en place un plan d’action personnalisé avec les objectifs à atteindre pour le patient lors de son retour à son domicile, ainsi que les modalités nécessaires à leur réalisation. Un troisième et dernier bilan est ensuite effectué par téléphone, trois mois après la cure. L’arthrose touche 17 % de la population française et les douleurs arthrosiques surviennent dans 35 % des cas avant l’âge de 40 ans. Les coûts directs et indirects liés à cette pathologie ne cessent d’augmenter et étaient estimés en 2010 à 3,6 milliards d’euros. 

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du médecin: 9630