Décès du neurochirurgien Robert Vigouroux, ancien maire de Marseille

Publié le 10/07/2017

Le neurochirurgien, et ex-maire socialiste de Marseille, Robert Vigouroux est mort à 94 ans. Né le 21 mars 1923 à Paris, médecin de profession, Robert Vigouroux s'était lancé dans la politique à 41 ans, en adhérant à la SFIO en 1964. Mais il avait mené en parallèle une brillante carrière médicale. C'est lui qui, dans la nuit du 5 au 6 mais 1986, prend en charge à La Timone Gaston Deferre, victime d'une chute et d'une hémorragie consécutives à un malaise.

À la surprise générale, en 1986, il succède à l'emblématique maire socialiste de Marseille -dont il était proche-, dix jours après la mort de ce dernier en cours de mandat. José D’Arrigo, auteur du livre "Faut-il quitter Marseille ? "racontait en 2015 à France 2 que ce serait François Miterrand lui-même qui aurait insisté pour que le Professeur succède... au maître! "Celui qui a décidé du nom du successeur de Gaston Defferre à Marseille, c’est François Mitterrand. Il appelle tous les matins le service de neurochirurgie de l’hôpital de la Timone pour avoir des nouvelles de son grand ami et copain politique Defferre. Et c’est chaque fois Robert Vigouroux qui le renseigne…" affirme-t-il. Et d'expliquer que c'est ainsi que le président de la République d'alors s'est renseigné sur le célèbre chirurgien et s'est forgé son opinion.

Candidat à sa propre succession en 1989, sous l'étiquette majorité présidentielle contre les listes officielles du Parti socialiste conduites par Michel Pezet, Robert Vigouroux est exclu du PS pour dissidence. Mais il réalise le grand chelem en enlevant les huit secteurs de la ville.

La carrière municipale de Robert Vigouroux avait pris fin en 1995. "Ennemi de la scène politique locale", relèvent le chercheur Michel Peraldi et le sociologue Michel Samson dans leur ouvrage "Gouverner Marseille", Robert Vigouroux a voulu administrer sa ville en s'appuyant sur des techniciens et la société civile. Mais l'homme "avait fini par exaspérer tout le monde, corseté dans cette certitude qu'une ville peut se gouverner comme une salle d'opération", ce qui contribuera à sa chute, ajoutent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr