C HEZ des personnes passant plus de cinq heures à l'extérieur lors de la période estivale, à l'adolescence et à la trentaine, il existe un risque doublé de développement précoce d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), affection pouvant conduire à une diminution progressive de la vision.
Cette notion a été constatée en établissant une comparaison avec des personnes qui passent peu de temps à l'extérieur. On trouve néanmoins un effet protecteur, mais léger et non significatif, du port d'un chapeau et de lunettes de soleil pendant ces âges critiques.
Telles sont les conclusions d'une étude publiée dans le numéro de février de « Archives of Ophtalmology » (une publication du groupe du « JAMA »), menée par Karen J. Cruikshanks (université du Wisconsin, Madison).
L'équipe a conduit une étude intitulée « Beaver Dam Eye Study » chez 4 926 participants âgés de 43 à 86 ans. A l'inclusion, les sujets ont dû remplir un questionnaire sur leur exposition solaire et leur sensibilité vis-à-vis de l'astre. Ils ont recueilli l'incidence des DMLA au bout de cinq ans. Des informations supplémentaires sur ces données ont été consignées par la suite, en même temps que celles concernant la survenue de la DMLA.
C'est ainsi que les auteurs ont établi que les périodes de loisir passées à l'extérieur, aux âges où les sujets étaient des teen-agers (de 13 à 19 ans) ainsi que pendant les années de la trentaine (entre 30 et 39 ans), sont significativement associées au risque de DMLA précoce, multiplié par un facteur deux.
Les blonds plus que les bruns
Chez les personnes de carnation claire, le risque est légèrement supérieur à celui trouvé chez les bruns. « Ces résultats concordent avec les quelques données épidémiologiques dont on dispose, indiquant de la même façon que l'exposition au plein soleil représente un facteur de risque de la DMLA », écrivent les auteurs. De plus, ils confortent l'idée que la DMLA peut être, tout au moins pour une part, évitée par des modifications du style de vie. Il reste maintenant à disposer de données émanant de cohortes plus vastes, et ayant donc un pouvoir plus important, pour évaluer le lien avec les DMLA tardives. Un point essentiel pour déterminer la signification pathogénique de l'exposition solaire dans la survenue de la DMLA, concluent les auteurs.
« Archives of Ophtalmology », 2001 ; 119 : 246-250.
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