Tous les candidats nous certifient qu’ils sont en excellente santé. Un seul nous promet un bulletin médical avant l’élection, mais nous l’attendons encore.
« Je suis en titane ! », nous assure Marine Le Pen. La candidate du FN concède une sensibilité discale avec des hernies discales traumatiques. Raison pour laquelle elle veille à ne pas prendre de poids. À l’été 2015, elle a perdu une dizaine de kilos à titre préventif. Titanesque, mais amincie.
« Je suis en excellente santé », se félicite Benoît Hamon, sans plus de détail.
« J’ai subi une expertise pour contracter un emprunt pour financer ma campagne électorale, elle a conclu que j’étais en pleine forme et que je n’ai aucun problème de santé », certifie Nicolas Dupont-Aignan.
« Mon médecin me félicite de mes performances : je suis en parfait état de santé », clame Jean-Luc Mélenchon.
« Je bénéficie d’une constitution physique hors du commun, affirme François Asselineau. Elle me permet de sillonner sans relâche la France depuis dix ans, en multipliant les conférences et les débats jusque tard dans la nuit. »
La meilleure preuve que tous nos candidats sont en pleine forme, c’est donc qu’ils sont candidats ! C.Q.F.D. « Si je m’étais trouvé en mauvaise santé, je n’aurais certainement pas été candidat, nous dit Jacques Cheminade. Cela concerne aussi bien la santé des artères que la santé de l’esprit. »
« Si j’éprouvais la moindre inquiétude sur ma santé, demande Nathalie Arthaud, pensez-vous que je me serais engagée dans une campagne où il faut assumer un rythme soutenu et être solide non seulement physiquement, mais aussi intellectuellement, moralement, psychiquement ? »
Évidemment, on reste dans du déclaratif et de l’auto-proclamatoire, sans guère de validation médicale. « Je suis en excellente santé, nous fait languir Emmanuel Macron, attendez un peu de lire mon premier bulletin de santé ». L’expertise médicale devrait aussi nous rassurer quand Jacques Cheminade sera élu : « N’étant que candidat à la présidence et pas encore président, je me contente de tenir les informations sur ma santé à la disposition de qui voudra les consulter. Elles seront rendues publiques dès mon élection. »
Mal au bide.
Un seul candidat se refuse à toute auto-certification, en la personne de François Fillon : « Un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, nous promet-il, je publierai mon bulletin de santé », nous annonce-t-il, sans plus de précision. Mais, à une semaine de l’élection, nous restons dans l’attente. Problème, soit pour le contenu du bulletin (et la santé du candidat), soit pour le respect de la parole donnée…
En son temps, un seul candidat nous avait fait part de ses difficultés de santé (Jean-Marie Le Pen, nous annonçant un cancer de la prostate traité par radiothérapie et « un changement de roue arrière » – la pose d’une prothèse de la hanche à Percy). Cette fois, c’est Philippe Poutou qui évoque la fatigue liée à son travail en usine, en 2 x 8, dans une ambiance pénible. Et qui fait part de son stress quand il affronte les meetings et les plateaux télé. « Si je parle trop vite, c’est pour remplir l’espace, par peur de ne pas y arriver. C’est une façade. J’ai mal au bide. »
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