Des réponses réflexes et psychogènes chez l’homme

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Publié le 12/04/2018

Les lésions médullaires [LM] chez l’homme ont notamment des conséquences sur les fonctions érectile et éjaculatoire.

« L’érection peut être provoquée par deux types de stimulations : réflexogène d’une part – génitale ou périgénitale, manuelle (masturbation, attouchements) ou bucco-génitale, par vibrostimulation – et psychogène d’autre part – visuelle, auditive, olfactive, verbale, liée aux fantasmes », rappelle la Pr Frédérique Courtois. En fonction du niveau de la LM, une érection peut être préservée, soit réflexe soit psychogène.

« Les LM au-dessus de S1 maintiennent des érections réflexes ; les lésions sous S1 (lésions du cône), les érections psychogènes. En général, les patients dont les LM sont hautes sont davantage handicapés sur le plan sensitif et moteur, mais leurs fonctions sexuelles sont paradoxalement moins endommagées (plus de voies réflexes). Au contraire, les patients aux lésions basses (celles du cône, par exemple) sont moins handicapés, mais leurs fonctions sexuelles davantage endommagées », affirme la Pr Courtois.

Évaluation fonctionnelle et exercices

La prise en charge des troubles de l’érection chez les hommes blessés médullaires consiste en une évaluation des potentiels réflexe et psychogène par le biais de tests en laboratoire d’exploration fonctionnelle et d’exercices à domicile (associés à un journal de bord pour noter chaque tentative : type de stimulation, qualité de l’érection, rapports sexuels).

Dans l’équipe multidisciplinaire, le médecin évalue les réflexes périnéaux, l’infirmier peut accompagner l’encadrement en laboratoire d’exploration fonctionnelle, le sexologue et le psychologue encadrent le suivi sexothérapeutique incluant la prescription d’exercices à domicile. « Si l’évaluation montre une érection de qualité insuffisante, des traitements sont possibles : par voie orale (IPDE5), par injections intracaverneuses, par procédés intra-urétraux ou mécaniques (vacuum, anneaux ou garrots péniens, jouets sexuels). Pour les dysfonctions plus sévères, en cas d’échec des traitements, la chirurgie peut être proposée (prothèses péniennes) », précise la Pr Courtois.


Source : Le Quotidien du médecin: 9656