À l’horizon de 2019, 998 médecins de première ligne (705 omnipraticiens, 223 gynécologues et 70 pédiatres) auront cessé d’exercer dans la capitale, selon une étude universitaire (1).
Paris jouit certes d’une densité médicale supérieure à la moyenne hexagonale (11,2 % médecins pour 10 000 habitants, contre 9,7 % en moyenne au niveau national), mais le repli démographique est avéré et s’accentue.
Disparités fortes
En octobre 2012 déjà, l’Ordre des médecins tirait la sonnette d’alarme. Ses statistiques faisaient apparaître une moindre attractivité de Paris par rapport à des régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire ou la Basse-Normandie. « À ce rythme, prophétisait l’institution, certains arrondissements de Paris pourraient faire partie à terme de la liste des déserts médicaux ».
Cette étude universitaire, baptisée « Démomed », apporte de l’eau au moulin ordinal. Le Dr Anne Simondon, médecin coordonnateur de l’étude précise cependant que le chiffre de 998 candidats à la cessation d’activité est une extrapolation faite à partir des réponses des médecins ayant répondu à leur enquête, soit 29 % des pédiatres, 21 % des gynécologues et 37 % des omnipraticiens. « Si tous les omnipraticiens, gynécologues et pédiatres parisiens se comportent comme ceux qui ont répondu à notre enquête, on arrive au chiffre de 998 départs », précise-t-elle.
La quête incertaine d’un successeur
Surtout, les médecins qui envisagent d’arrêter leur activité (âgés de 63 ans en moyenne) n’ont pas, dans leur grande majorité, commencé à chercher un successeur. Seuls 32 % d’entre eux y songent. Et parmi eux, 9 % seulement l’ont trouvé à ce jour. La partie ne s’annonce pas facile.
Côté médecine générale, certains arrondissements parisiens sont plus frappés que d’autres par cette érosion programmée des effectifs médicaux. Le 17e perdrait ainsi 51 % de ses effectifs, ils diminueraient de 46 % dans le 9e, et de 42 % dans les 14e et 4e. Le 8e arrondissement serait le moins touché avec 15 % de ses effectifs en moins. « L’offre de soins parisienne de premier recours se fragilise », confirme l’ARS Ile-de-France qui a soutenu cette étude. Elle assure « se mobiliser pour garantir une offre de soins accessible et qualitative à tous les Franciliens ». A noter que l’étude souligne l’importance des MEP chez les omnipraticiens dans la capitale.
Ce travail universitaire met en évidence une capitale coupée en deux en termes d’offre de soins de premier recours. Les 13e, 14e, 15e, 18e, 19e et 20e arrondissements sensiblement moins bien lotis que les autres.
On apprend également que seulement 43 % des cabinets disposent d’un accès pour handicapés.
Par ailleurs, 80 % des généralistes, 53 % des gynécologues et 60 % des pédiatres ont mis en place un dossier médical informatisé pour leurs patients. Dans les trois spécialités confondues, 3 % des praticiens parisiens pratiquent le tiers payant pour tous leurs patients.
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