Deuxième thérapie génique autorisée par la FDA, Yescarta dans les lymphomes non hodgkiniens

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Publié le 19/10/2017

Pour la deuxième fois, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration, FDA) approuve la mise sur le marché d'un traitement de thérapie génique. 

Après le Kymriah, des laboratoires Novartis, autorisé en août dernier dans la leucémie aiguë lymphoblastique de l'enfant et de l'adulte jeune, la FDA approuve Yescarta après lui avoir accordé le statut d'examen prioritaire et d'avancée thérapeutique majeure, dans le traitement, chez l'adulte, des lymphomes non hodgkinien agressifs. Yescarta a aussi le statut de médicament orphelin.

Les CAR T-cells, immunothérapie innovante

Le Yescarta (axicabtagene ciloleucel) a été initialement développé par les instituts nationaux américains de la santé (NIH) et le brevet avait été acquis par la firme Kite Pharma. Celle-ci a été rachetée récemment par le groupe Gilead pour 11,9 milliards de dollars. 

Yescarta utilise des CAR T-cells (pour cellules T porteuses d'un récepteur chimérique), c’est-à-dire des lymphocytes T du patient, prélevés puis modifiés génétiquement in vitro de manière à leur faire exprimer un récepteur artificiel, dit chimérique. Ce récepteur est conçu de telle manière qu'il reconnaisse de manière spécifique l'antigène tumoral. 

Cette nouvelle classe de traitement consiste à modifier génétiquement le système immunitaire d'un malade pour qu'il puisse combattre les cellules cancéreuses.

« Grâce à l'autorisation accordée au Yescarta, les CAR T-cells, une stratégie innovante en immunothérapie, pourront bénéficier à un nouveau groupe de patients pour qui, jusque-là, il existait peu d'options thérapeutiques », se réjouit le Pr Peter Marks, directeur, à la FDA, du Centre pour la recherche et l'évaluation en biologie. 

Le directeur de la FDA, le Dr Scott Gottlieb, salue, lui, l'avancée. « Aujourd'hui marque une nouvelle étape dans le développement d'un paradigme scientifique entièrement nouveau pour le traitement de maladies graves », souligne-t-il. « En l'espace seulement de quelques décennies, la thérapie génique est passée d'un concept prometteur à une vraie réponse pour traiter des maladies mortelles et des formes incurables de cancers », poursuit-il.

Plan d'évaluation et de réduction des risques

Le Yescarta a été autorisé pour des adultes atteints d'une forme agressive de lymphome non-hodgkinien qui n'ont pas répondu à une série de deux chimiothérapies. Selon Gilead, 3 500 des 72 000 cas diagnostiqués chaque année aux États-Unis pourraient en bénéficier.

L'efficacité et la sécurité de Yescarta ont été évaluées dans une étude multicentrique incluant 100 patients. Le taux de rémission était de 51 %. En raison d'effets secondaires sévères, voire mortels – syndrome de relargage des cytokines (fièvre importante, syndrome grippal…), neurotoxicité, complications infectieuses, leucopénie, immunodépression –, le traitement est autorisé avec un plan d'évaluation et de réduction des risques. Le traitement ne peut être mis en œuvre que dans des hôpitaux et centres certifiés ; il ne peut être prescrit, dispensé et l'administré que par un personnel formé et entraîné. Les patients doivent être dûment informés de ces effets potentiels.

Afin d'évaluer les effets à plus long terme, le laboratoire devra mener des études observationnelles post-AMM.


Source : lequotidiendumedecin.fr