L 'OFFRE de seringues (mai 1987) et de traitements de substitution, prescrits en ville à partir de 1995-1996, n'a cessé de renforcer, depuis 1996, la tendance à l'amélioration de la santé des usagers de drogues intraveineux (UDIV).
Ce succès vient surtout de la baisse de la mortalité par surdoses, qui est passée de 385 à 118 en 1999, confirme une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire »*.
Durant la même période, le recours à la méthadone et au Subutex a progressé de 60 %, tandis que la consommation d'héroïne et la réutilisation de la seringue diminuaient de 58 à 60 %.
En revanche, on observe une stabilisation des taux de partage de la seringue et de la prévalence du VIH, compris entre 15 et 20 %.
Il faudrait, suggère l'auteur J. Emmanuelli (Institut national de veille sanitaire), « investir la dimension des risques sexuels chez les UDIV, sans doute responsables d'une partie des contaminations résiduelles par le VIH ». D'autant que la prévalence du VHC, elle aussi, « se maintient à un niveau très élevé ».
D'autre part, si les « produits de substitution contribuent à stabiliser médico-socialement un nombre non négligeable » de toxicomanes, leur développement semble « s'être accompagné, si ce n'est qu'il les a induits, de modifications de comportements et d'usages, engendrant à leur tour de nouveaux problèmes ».
Vers une « remise en question des acquis sanitaires »
J. Emmanuelli constate que, outre l'utilisation détournée de la buprénorphine à haut dosage par voie intraveineuse et son emploi dans « des contextes de polytoxicomanies dangereuses, la forte croissance de la cocaïne (+ 144 % en quatre ans) précipite l'obsolescence d'un dispositif de prise en charge historiquement fondé sur les opiacés et menace de remettre en question les principaux acquis sanitaires de la politique de réduction des risques » en fragilisant la « prévention et en compliquant les prises en charge des UDIV ». En conséquence, conclut le spécialiste, « les bénéfices et les risques » de la méthadone et du Subutex « doivent faire l'objet d'une évaluation plus précise ».
* N° 05/2001.
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