L’agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a présenté son pacte territoire-santé, qui vise à renforcer l’accès aux soins dans les territoires les plus fragiles.
L’ARS mène depuis 2010 ce combat contre les inégalités d’accès à la santé. La région PACA est souvent présentée comme bien pourvue en matière d’offres de soins. Mais sa démographie médicale rencontre des différences notables. Ses territoires alpins et haut-varois ont été repérés comme particulièrement « à risque », soit à cause d’une faible densité de médecins sur le territoire, soit à cause d’indicateurs de morbidité sur certaines maladies non conformes à la moyenne nationale.
En juin 2011, l’ARS a donc mis en place une « commission de coordination de l’offre de proximité » regroupant les services de l’État, les collectivités locales, les représentants des professions de santé, l’assurance-maladie ou les facultés de médecine. « Cette commission permet le réglage de nombreux outils pour rendre le tout cohérent », assure Norbert Nabet, directeur général adjoint de l’ARS PACA.
30 maisons de santé en projet
Pour améliorer la répartition des praticiens en PACA, l’ARS a pris plusieurs mesures qui commencent à porter leurs fruits. « Dix-neuf maisons régionales de santé ont été lancées depuis 2011 et dix sont en projet pour 2013 », explique le Dr Lasdislas Polski, chargé des MRS au conseil régional de PACA. Ces maisons de santé ont aussi bien vu le jour dans les territoires ruraux qu’urbains. « Nous avons par ailleurs labellisé et soutenu des centres mutualistes comme celui de Paul Paret, basé dans les quartiers nord de Marseille, pour renforcer une offre de soins sur des territoires en difficulté », poursuit Ladislas Polski. Ce soutien a également été renforcé autour de l’Étang de Berre, avec un repositionnement de ces centres gérés essentiellement par des associations.
Des îlots de formation
En parallèle à la création des MSP, l’ARS accompagne 11 projets de télémédecine dont un particulièrement innovant en dermatologie dans les Hautes-Alpes.
Enfin, la formation des médecins généralistes fait l’objet d’une attention soutenue, au-delà des dispositifs d’incitation à l’installation en zone sous-dotée comme le Contrat d’engagement de service public (CESP), qui pour l’instant ne fait pas recette. L’ARS milite avec les responsables de la faculté de Aix-Marseille et de Nice, pour rendre obligatoire un stage de deuxième cycle en médecine générale que seuls 50 % des étudiants réalisent actuellement. Les carabins peuvent désormais accomplir un stage au sein d’une maison pluriprofessionnelle ou d’un centre de santé. « La création d’îlots de formation doit enfin permettre aux internes de suivre tout ou partie de leur troisième cycle sur un territoire donné, explique le Pr Alain Gilles, responsable de médecine générale à la faculté de médecine d’Aix-Marseille. La mise en place de ces îlots a été privilégiée sur un découpage géographique, Gap, Digne, Apt par exemple, avec l’objectif de voir s’installer ces internes ensuite sur ces territoires. »
Une plateforme d’appui aux professionnels de santé a été créée pour donner toutes les informations nécessaires sur les stages ou l’installation.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature