B IEN qu'appartenant à la même famille chimique que la carbamazépine, l'oxcarbazépine (Trileptal) présente une nouvelle voie métabolique dont le résultat est une absence de métabolite 10-11 époxide. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles Trileptal aurait un meilleur profil de tolérance que la carbamazépine. Par ailleurs, cette nouvelle voie métabolique permet des concentrations plasmatiques stables. Enfin, l'induction enzymatique est limitée à deux iso-enzymes qui interagissent, entre autres, avec les contraceptifs oraux, justifiant la recommandation d'une méthode contraceptive non hormonale lors de la prescription de Trileptal.
Le programme d'étude de Trileptal a évalué son efficacité quel que soit le cadre thérapeutique dans lequel un antiépileptique peut être utilisé dans les épilepsies partielles, chez l'adulte comme chez l'enfant à partir de 6 ans.
En monothérapie de première intention chez l'adulte, l'oxcarbazépine a démontré une efficacité comparable à celle de la carbamazépine et du valproate de sodium, en termes d'absence de crises. Chez l'enfant, le même résultat a été obtenu versus phénytoïne. Ces études ont permis à Trileptal d'obtenir une AMM dans toutes les épilepsies partielles, et ce dès la monothérapie de première intention.
Dans deux études en monothérapie de substitution, le critère principal était le pourcentage de patients ayant manifesté un des critères habituels de sortie d'essai.
Diminution d'au moins 50 % des crises
Les résultats de cette étude ont montré que dans le cadre d'épilepsies mal équilibrées par un traitement antiépileptique antérieur, Trileptal a permis à 42 % des patients de présenter une diminution d'au moins 50 % de la fréquence de leurs crises. Par ailleurs, dans une autre étude réalisée chez des épileptiques hospitalisés candidats à la chirurgie, Trileptal a été administré à la posologie de 2 400 mg/jour, atteinte en 48 heures, et sous traitement médical. Au cours des dix jours de suivi, 31 % des patients n'ont pas présenté de crise d'épilepsie. Ce résultat est particulièrement intéressant car il met en évidence le potentiel d'efficacité et de tolérance de Trileptal en monothérapie chez les patients présentant des épilepsies partielles sévères.
Crises partielles secondairement généralisées
Les études en association à d'autres antiépileptiques ont évalué l'efficacité de l'oxcarbazépine sur deux critères : pourcentage médian de réduction de la fréquence des crises et taux de répondeurs (pourcentage de patients ayant une diminution d'au moins 50 % de la fréquence des crises). L'analyse du premier critère a montré que chez l'adulte, à la dose de 2 400 mg/jour, la moitié des patients a présenté une réduction d'au moins 94 % de la fréquence de leurs crises partielles secondairement généralisées. De même, chez l'enfant, dans le groupe Trileptal à la dose moyenne de 30-46 mg/kg/j, la moitié des patients a présenté une réduction d'au moins 78 % de la fréquence de leurs crises partielles secondairement généralisées. En ce qui concerne les taux de répondeurs, les résultats chez l'adulte mettent en évidence trois points importants : l'intérêt de traiter par Trileptal les patients présentant des épilepsies partielles réfractaires, même en cas de polythérapie, y compris en addition à la carbamazépine ; le taux de répondeurs obtenu chez 50 % des patients recevant 2 400 mg/jour ; l'efficacité dose-dépendante. Trileptal a aussi montré son efficacité chez les enfants, avec un taux significatif de répondeurs de 41 %.
Les essais cliniques ont permis d'identifier le profil de tolérance du Trileptal et de mettre en évidence l'intensité légère à modérée de ses principaux événements indésirables. En monothérapie de première intention, Trileptal a démontré une tolérance comparable à celle du valproate de sodium. D'autres essais ont montré moins d'arrêts de traitement pour événements indésirables qu'avec d'autres antiépileptiques. En cas d'antécédents de réaction d'hypersensibilité à la carbamazépine, les patients doivent être avertis d'un risque de réaction d'hypersensibilité à l'oxcarbazépine dans environ 25-30 % des cas.
La maniabilité favorise l'observance
Enfin, la maniabilité de Trileptal est optimisée afin d'améliorer son observance. Ainsi, Trileptal peut être associé à l'ensemble des autres antiépileptiques réfractaires. Par ailleurs, les études ont permis d'établir qu'il n'y a pas de restriction d'association de Trileptal à d'autres traitements largement utilisés, comme les antidépresseurs tricycliques, la cimétidine, le dextropropoxyphène, l'érythromycine, les inhibiteurs calciques et la warfarine. Quant au suivi, il est simplifié : absence de surveillance hépatique et hématologique systématique.
MEDEC. Point presse Novartis auquel participaient J.-J. Pere et K. Kerat.
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