CONGRES HEBDO
E PRIT est le premier essai clinique destiné à évaluer la tolérance et l'efficacité d'un inhibiteur des GP IIb-IIIa chez des patients faisant l'objet d'une intervention coronarienne percutanée (ICP) programmée avec pose de stents intracoronaires. Dans l'étude ESPRIT, l'eptifibatide (Integrilin) a été administrée selon un schéma expérimental de 180 µg/kg en bolus, immédiatement suivi d'une perfusion de 2 µg/kg/min, elle-même suivie d'un second bolus de 180 µg/kg dix minutes plus tard. La perfusion était poursuivie jusqu'à la sortie du patient, durant 18 à 24 heures.
Le 4 février 2000, un comité indépendant de surveillance des données de tolérance (DSMC) a mis fin prématurément au recrutement dans l'étude, après qu'une analyse intermédiaire portant sur 1 758 patients avait révélé une réduction statistiquement significative de l'incidence des décès ou des infarctus du myocarde à 48 heures dans le groupe Integrilin.
Le suivi à six mois
L'analyse de la totalité des patients (n = 2 064) inclus dans l'étude ESPRIT a montré que le traitement réduit l'incidence du critère combiné primaire (décès, IDM, nécessité d'une revascularisation en urgence ou nécessité d'un traitement antithrombotique de sauvetage, à 48 heures), avec 10,5 % dans le groupe placebo et 6,6 % dans le groupe Integrilin (p = 0,0013). L'incidence des décès, IDM ou revascularisation en urgence à 30 jours était de 10,5 % sous placebo et de 6,8 % sous Integrelin (p = 0,0034). Les hémorragies majeures sont principalement observées au niveau de l'artère fémorale, au niveau du site d'introduction de la gaine protectrice du cathéter (1,3 % groupe Integrilin vs 0,4 % groupe placebo).
Actuellement, on dispose de données de suivi pour 98,5 % de l'ensemble des patients à six mois. Cette étude fait donc apparaître une réduction significative de 35 % de l'incidence combinée des décès ou infarctus du myocarde à six mois chez ces patients (7,5 % groupe Integrilin vs 11,5 % groupe placebo ; p = 0,0015). En ce qui concerne l'incidence combinée des décès, infarctus du myocarde ou revascularisations coronariennes, on note une réduction significative de 22,5 % (14,2 % groupe Integrilin vs 18,3 % groupe placebo ; p = 0,0083). Les infarctus seuls sont significativement réduits de 33 % (p = 0,047), la mortalité seule est réduite de 43 % (0,8 % groupe Integrilin vs 1,4 % groupe placebo ; p = 0,19).
« Ces résultats montrent que le traitement des patients par eptifibatide pendant les angioplasties coronariennes avec implantation d'un stent apporte un bénéfice durable », a déclaré le Dr James E. Tcheng*. Ces résultats, très attendus par les cardiologues interventionnels, confirment les effets positifs à long terme de l'eptifibatide, effets précédemment décrits dans le cadre des syndromes coronariens aigus sans sus-décalage du segment ST. »
* Investigateur-coordonateur de l'étude ESPRIT et professeur associé de médecine à la Duke University Medical Center.
D'après un symposium Schering-Plough.
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