Être bercé améliore le sommeil et la mémoire

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Publié le 25/01/2019
BERCé

BERCé
Crédit photo : PHANIE

Dans les bras pour un bébé ou dans un hamac pour un adulte, le fait d'être bercé est bien connu pour faciliter l'endormissement. Une équipe suisse montre dans une étude chez l'homme et l'autre chez la souris, publiées dans « Current Biology », comment le bercement améliore le sommeil mais aussi la mémoire.

Les chercheurs de l'université de Lausanne, de l'université de Genève et de l'hôpital universitaire de Genève, avaient déjà montré par le passé qu'un balancement continu le temps d'une sieste de 45 minutes aide à s'endormir plus vite et pour un sommeil profond.

Un bercement lent en 4 secondes

Ici, l'équipe de Laurence Bayer et Aurore Perrault a étudié le sommeil durant trois nuits entières chez 18 adultes n'ayant aucun problème pour dormir : une première nuit pour s'habituer au lieu, une 2e pour dormir dans le lit berçant et une 3e dans un lit statique classique. Les participants étaient bercés de manière douce dans un lit spécial à un rythme de 0,25 Hz (soit 4 secondes pour un balancement aller-retour) avec un dénivelé de 10 cm.

Les scientifiques ont constaté que le bercement facilitait l'endormissement mais aussi améliorait la qualité du sommeil, davantage de sommeil profond et moins de micro-réveils. Les participants bercés la nuit se rappelaient davantage de paires de mots appris la veille au coucher.

Le rôle de l'oreille interne

À l'aide d'enregistrements EEG réalisés lors du sommeil, les chercheurs ont constaté que les bercements entraînent les oscillations lentes du sommeil profond, avec la co-occurence de fuseaux rapides, connue pour faciliter la plasticité corticale. Ces travaux mettent en avant une co-incidence temporelle entre la survenue des oscillations du sommeil (fuseaux, oscillations lentes) et la fréquence des bercements.

Chez la souris, l'équipe coordonnée par Konstantinos Kompotis montre le rôle joué par le système vestibulaire pour médier la stimulation rythmique. Dans l'expérience, les souris étaient bercées dans leurs cages à un rythme 4 fois plus élevé que chez l'homme. Les rongeurs dépourvus d'oreille interne fonctionnelle n'étaient sensibles à aucun des bienfaits du bercement, contrairement à leurs congénères ayant une oreille interne saine.

Pour les auteurs, ces deux études « offrent un nouvel éclairage sur les mécanismes neurophysiologiques de l'effet de la stimulation du bercement sur le sommeil ». Les chercheurs ont pour projet de préciser les structures profondes cérébrales impliquées dans le bercement. Ces résultats laissent espérer de nouvelles approches pour traiter les troubles du sommeil, notamment dans les troubles de l'humeur, mais aussi chez les sujets âgés qui présentent souvent un sommeil de moins bonne qualité et des troubles de mémoire.


Source : lequotidiendumedecin.fr