Le remplacement valvulaire aortique percutané, ou TAVI, est associé à moins de risque d'incidents neurologique chez les patients à risque chirurgical intermédiaire, selon les derniers résultats de l'étude SURTAVI, présentés lors du congrès Euro-PCR qui se tient jusqu'au 19 mai au Palais des congrès de Paris.
Les auteurs ont recruté 1 660 patients souffrant de sténose aortique symptomatique sévère, et dont le risque chirurgical est intermédiaire. Après randomisation, la moitié des patients a bénéficié d'un TAVI, tandis que pour l'autre moitié le remplacement de valve a été réalisé par voie chirurgicale.
Réduction du risque d'AVC dans l'étude SURTAVI
Le risque d'AVC à 30 jours est significativement moins élevé chez les patients du groupe TAVI (3,3 %) que chez les patients du groupe chirurgie (5,4 %). Au bout de 2 ans de suivi, une différence significative en faveur du TAVI était toujours observée : 6,3 % d'AVC contre 8 %.
« C'est la première fois que nous montrons un moindre risque neurologique en faveur du TAVI chez les patients à risque intermédiaire sur un long suivi, se réjouit l'investigateur principal de SURTAVI, le Pr Pieter Keppetein du centre médical Erasmus de Rotterdam, ces résultats vont changer les pratiques », ajoute-t-il.
Ces données confirment et précisent ceux déjà présentés en février lors du 66e congrès de l'American College of Cardiology (ACC) à Washington. Ils s'ajoutent aux résultats de l'étude PARTNER et à ceux publiés l'année dernière dans le « Journal of the American College of Cardiology » qui plaidaient déjà en faveur d'un élargissement des indications du TAVI.
Des doutes subsistent cependant en ce qui concerne la durabilité des TAVI, comparée à celle des valves posées par voie chirurgicale. Plus récemment, les premières données du registre France TAVI ont pointé des troubles du rythme plus fréquents après un TAVI, au point d'augmenter le taux de pose de pacemaker.
Dans l'angor traité par angioplastie percutanée (PCI)
L'intervention percutanée a aussi fait ses preuves dans la maladie coronaire. Également présenté lors du congrès EuroPCR, l'essai EURO-CTO a recruté 396 patients, dans 26 centres, dont 2 tiers ont bénéficié d'une angioplastie percutanée (PCI), le tiers restant bénéficiant d'un « traitement médical optimal ». Ce traitement consistait en une prise en charge médicamenteuse indiquée dans l'angor (béta-bloquant, trinitrine, inhibiteurs calciques…).
La moitié des patients de l'étude avait déjà connu un épisode d'obstruction totale dans une coronaire unique avant leur entrée dans l'étude. Les auteurs précisent par ailleurs que 9 patients, initialement sous traitement médicamenteux, ont été basculés dans le groupe intervention percutanée.
Dans 86,3 % des cas, l'intervention percutanée a rétabli le flux sanguin dans la coronaire porteuse de lésion. Il n'y a eu aucun décès au cours de la procédure, et au cours de l'année qu'a duré le suivi, le taux d'incident cardiovasculaire grave est de 0,4 % : 3 tamponnades, un AVC, et 2 cas où une réparation vasculaire a dû être faite.
« L'amélioration des symptômes est plus prononcée chez les patients ayant bénéficié d'une intervention percutanée que chez ceux ayant bénéficié d'une prise en charge médicamenteuse », affirme l'auteur principal, le Pr Gerald Werner du département de la clinique de Darmstadt.
« Des occlusions totales surviennent chez environ 20 % des coronariens stables, mais seulement 7 % d'entre eux bénéficient d'une intervention percutanée, faute d'information fiable sur l'intérêt de la procédure », note les auteurs. Pour le Pr Werner, « l'intervention percutanée devrait être l'option privilégiée pour ces patients ».
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