MEME SI LEUR PRESCRIPTION fait l'objet d'une attention plus soutenue, les antibiotiques restent d'une grande utilité. La réduction de leur prescription doit avoir pour corollaire le souci de mieux prescrire. Pour cela un diagnostic précis est nécessaire permettant ainsi de donner un traitement à posologie appropriée et pour une durée adéquate.
Lancée en 2002 par l'assurance-maladie, à destination des médecins et du grand public, la campagne « Les antibiotiques, c'est pas automatique » faisait suite au constat selon lequel l'utilisation des antibiotiques en France est excessive et souvent inappropriée, avec notamment beaucoup de traitements probabilistes sur des pathologies virales. L'objectif de ce mouvement est de lutter contre l'évolution des résistances aux antibiotiques, ce qui représente une menace, non seulement en termes de santé publique, mais aussi à l'échelon individuel.
D'ores et déjà, les données disponibles sont encourageantes, puisque l'on retrouve une baisse globale de prescription en médecine de ville de l'ordre de 10 à 11 %, associée à une baisse de 17 % déjà annoncée chez les enfants. Néanmoins, la vision quantitative et donc économique ne doit pas être le seul objectif et la primauté doit être donnée à la qualité de la prescription : moins prescrire, mais aussi mieux prescrire. Face à ce nouveau paysage, une formation des médecins apparaît nécessaire ; l'adhésion du public est également importante grâce à une information sur l'intérêt et l'utilité réelle des antibiotiques dans certaines situations précises.
Les experts portent actuellement leurs réflexions sur les efforts à fournir en vue d'un meilleur suivi des conséquences de cette campagne : évaluation quantitative, mais aussi qualitative, de la baisse des prescriptions, suivi de l'évolution des résistances bactériennes, évaluation de l'impact en santé publique de la réduction des prescriptions.
Les besoins de demain.
Par ailleurs, une réflexion devrait être menée sur les besoins de demain en antibiothérapie et sur l'amélioration de l'image de la famille des antibiotiques afin de stimuler la recherche de médicaments anti-infectieux innovants pour l'avenir... De même, des progrès doivent être réalisés à l'hôpital en veillant à ce que la méthodologie de recueil des informations assure l'homogénéité des données dans les différents centres hospitaliers. Enfin, la promotion de la vaccination, notamment antipneumococcique, tant chez l'adulte que chez l'enfant et le nourrisson, apparaît probablement comme l'un des éléments de maîtrise de l'usage des antibiotiques.
Medec. Conférence de presse, d'après les communications des Drs F. Trémolières,
A. Clermont et P.-Y. Traynard.
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