De notre envoyée spéciale
L 'OBJECTIF de l'étude menée par l'Institut de veille sanitaire (InVS) était d'évaluer l'impact des pratiques effectuées par les praticiens hospitaliers en cas d'exposition non professionnelle au VIH. L'enquête a été réalisée en 1997 et 1999 par des questionnaires adressés aux praticiens qui devaient rendre compte des circonstances des accidents, des prescriptions effectuées et des éventuels effets secondaires survenant dans les douze mois qui ont suivi la prescription.
En 1997, 390 demandes ont été rapportées, contre 3 187 en 1999 ; elles ont abouti à 165 prescriptions en 1997, contre 1 835 en 1999. Dans la majorité des cas, les demandes de prophylaxie sont consécutives à un risque de contamination par voie sexuelle (71 % en 1997 versus86 % en 1999), plutôt que par voie parentérale, qui a diminué entre ces deux années. De la même façon, le pourcentage de prescriptions pour une exposition sexuelle est passé de 61 % en 1997 à 86 % en 1999).
Rupture de préservatif, rapport non protégé
Dans la majorité des cas liés à un risque sexuel, la demande fait suite à une rupture de préservatif (91 % en 1997 et 55 % en 1999), la seconde raison étant un rapport non protégé (31 % en 1997 versus 48 % en 1999).
Les délais entre l'exposition et la prescription sont, dans 69 % des cas, inférieurs à 24 heures pour les deux années d'observation et inférieurs à 48 heures dans 87 % des cas en 1997 et 92 % en 1999.
Les prescriptions effectuées sont en accord avec les recommandations de 1998 qui préconisaient l'administration de deux analogues nucléosidiques et d'un inhibiteur de protéase « comme l'association la plus puissante devant être utilisée de première intention ».
Les recommandations de 1998
Ainsi, 46 % et 83 % des demandes ont été suivies d'une prescription de 2 NRTI + IP/NNRTI, respectivement en 1997 et 1999 ; en 1997, avant la diffusion des recommandations, les prescriptions étaient représentées à 52 % par l'association de 2 NRTI.
Sur les 1 835 prescriptions, les cliniciens ont rapporté 13 effets secondaires sévères, dont 6 néphrolithiases (médicament suspecté : indinavir), 3 rashs cutanés (médicaments suspectés : dans 2 cas, indinavir, dans 1 cas, névirapine), 2 hépatites cytolytiques (médicament suspecté : indinavir), 1 cholécystite (médicaments suspectés : indinavir + névirapine), 1 hémolyse (médicament suspecté : indinavir).
Les accidents non professionnels ont donc été multipliés par 7 entre 1997 et 1999, ainsi que les prescriptions, d'une manière générale, et les prescriptions face à un risque peu élevé. La fréquence des effets secondaires graves reste élevée.
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