« Ça a été le parcours du combattant », confie au « Quotidien » Chantal Auboin-Leroy, adjointe au maire de Figanières, petite ville de 2 700 habitants située dans le Var, à proximité de Draguignan. Voici trois ans, un des deux médecins de la commune décrochait sa plaque du jour au lendemain, épuisé.
La municipalité, qui abrite un fort pourcentage de retraités, s’est saisie du problème et a passé une annonce sur un site spécialisé. La semaine dernière, un médecin roumain s’est enfin installé dans la commune.
Chasseurs de tête éconduits
« Nous avons reçu environ 80 réponses, confie l’élue, et une bonne dizaine de ces médecins a bien failli s’installer. Mais au dernier moment, ils n’ont pas donné suite ». À chaque fois, il a cependant fallu recevoir ces candidats à l’installation, leur faire visiter la ville, et en vanter tous les atouts. L’élue a également été contactée par de nombreuses agences spécialisées dans le recrutement et l’installation de médecins étrangers. « Nous n’avons donné suite à aucune de ces propositions, continue l’adjointe au maire, d’autant qu’elles étaient au-dessus de nos moyens ». Ces agences demandaient entre 6 000 et 15 000 euros à la mairie pour se charger de cette implantation.
Une nécessaire adaptation
Il y a quelques mois, le Dr Liviu Danila, un généraliste roumain âgé de 58 ans, qui a exercé pendant plusieurs années en Espagne, voit l’annonce et prend contact avec la mairie. « Je suis venu à Figanières à l’automne, j’ai rencontré le maire, les élus ainsi que mon confrère généraliste. L’accueil a été excellent, je me suis senti protégé », précise le praticien qui s’exprime dans un français très châtié.
Ce lundi 18 mars, au cours de sa première journée d’exercice, Liviu Danila a reçu 7 patients dans la matinée, et 4 autres étaient déjà prévus dans l’après-midi, sans compter les passages non programmés. « J’avoue que c’est assez fatiguant pour moi, cela nécessite un peu d’adaptation, indique-t-il en riant, mais l’accueil des patients est très chaleureux ». Le praticien est venu seul pour le moment, mais il dispose déjà d’un logement à Figanières et compte faire venir sa famille « un peu plus tard ».
Loyer gratuit pendant six mois
La mairie a fait rénover un bâtiment qu’elle a transformé en cabinet de groupe. Il dispose de deux salles d’auscultation et d’un secrétariat. Le praticien roumain partage ces locaux avec l’autre généraliste du village. Il paye un loyer de 600 euros mensuels, mais bénéficie d’une gratuité pour les six premiers mois.
L’âge du praticien (58 ans) a-t-il fait débat à la mairie ? « C’était lui ou personne, répond Chantal Auboin-Leroy, et avec lui, nous sommes tranquilles pour plusieurs années ». La mairie ne compte pas laisser le praticien « faire son trou tout seul », précise-t-elle. Tout un encadrement a été mis en place pour l’introduire dans la vie sociale de la petite ville.
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