Insuffisance cardiaque décompensée

Finérénone versus éplérénone dans ARTS-HF

Publié le 02/11/2015
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L’étude minerAlocorticoid Receptor antagonist Tolerability Study-Heart Failure (ARTS-HF) a randomisé 1 055 insuffisants cardiaques, hospitalisés pour une décompensation cardiaque, âgés en moyenne de 71 ans ; 27 % avaient un diabète de type 2, 35 % une insuffisance rénale chronique (IRC) avec une clairance de la créatinine à 53±18 ml/min et 38 % à la fois un diabète et une IRC. La FEVG était proche de 30 % ; 78 % des patients recevaient un inhibiteur du système rénine angiotensine et 86 % un bêtabloquant.

Les patients ont été randomisés en six groupes, un groupe recevant de l’éplérénone (12,5 mg puis 25 mg, et 50 mg) et cinq groupes traités avec différentes doses d’un nouvel antagoniste non stéroïdien des récepteurs minéralocorticoïdes, la finérénone (de 5 à 20 mg).

La finérénone a une sélectivité identique pour les récepteurs cardiaques et rénaux. La spironolactone et l’éplérénone ont une affinité beaucoup plus importante pour les récepteurs rénaux, expliquant leurs effets secondaires.

Le critère principal était le pourcentage de patients ayant une baisse de plus de 30 % du NT-proBNP à 90 jours par rapport à la valeur à l’inclusion. Le critère secondaire était la baisse de la mortalité totale et des hospitalisations cardiovasculaires.

Un impact sur les événements cliniques

L’étude est neutre avec, à 90 jours, un même pourcentage de patients ayant une baisse de 30 % du NT-proBNP (37,2 % dans le groupe eplérénone et 30,9 %, 32,5 %, 37,3 %, 38,8 % et 34,2 % dans les groupes finérénone). L’objectif secondaire est atteint moins souvent dans les groupes finérénone, sauf pour la dose de 2,5 mg/j. On constate une baisse significative des hospitalisations cardiovasculaires (HR = 0,70 [0,49 – 0,98] ; p ‹ 0,05) et de la mortalité totale (HR = 0,52 [0,23–1,19]). En regroupant les 160 patients prenant 10 ou 20 mg de finérérone, la baisse de la mortalité est plus importante (HR = 0,14 [0,02–1,07], ainsi que celle des hospitalisations cardiovasculaires (HR = 0,56 [0,34–0,93], p ‹ 0,03)

La qualité de vie s’améliore dans le temps, sans différence significative entre les groupes.

Les effets secondaires sont identiques dans les deux groupes avec en particulier un même taux d’hyperkaliémie› 5,6 mmol/L (4,3 %).

Commmentaires du Dr Pascal de Groote

Des résultats encourageants

CHRU Lille
Dr Pascal de Groote

Source : Congrès spécialiste