Dr Claude Morand, Ambérieu (01) :
« Je suis très angoissée, car tout est loin d'être mis en place. Je crains de ne plus pouvoir utiliser les cartes Vitale, la Sécu va être débordée, les remboursements vont traîner, mes patients sont d'ailleurs inquiets à ce sujet. J'ai également peur que les patients que je dirige vers un spécialiste ne subissent des listes d'attente. »
Dr Philippe Baudrier, Vic-la-Gardiole (34) :
« Dans ma région, beaucoup de retraités viennent avant les vacances. Je ne sais pas comment faire avec ceux qui vont venir me voir pour un renouvellement d'ordonnance. Ce n'est manifestement pas prévu par le nouveau système. Par ailleurs, je suis sûr que ça va être la panique avec la carte Vitale. Plus généralement, je regrette que les généralistes soient les seuls à ne pas appliquer de majorations au 1er juillet. »
Dr Catherine Akoka, Paris :
« Ce nouveau système me casse les pieds ! Il y a plein de cases à cocher dans la nouvelle feuille de soins, c'est incompréhensible. Je crains que cette réforme ne subisse le sort du carnet de santé, elle ne va jamais marcher. De plus, l'idée de départ de la réforme était de réhabiliter le rôle du médecin de famille, mais, au final, elle dérive vers de basses menaces financières à l'encontre des patients. »
Dr Philippe Mazy, Dunkerque (59) :
« Les patients, qui croient que les pénalités financières démarrent aussi le 1er juillet, débarquent au cabinet en catastrophe pour déposer leur formulaire, et les secrétaires sont débordées. J'étais médecin référent, c'était une sorte de contrat entre mes patients et moi. Là, on a le sentiment qu'ils nous choisissent un peu au hasard. Pour les spécialistes, la tentation va être grande de favoriser les patients hors parcours de soins, c'est un peu pervers. »
Dr B., Saint-Brieuc (22) :
« Ce nouveau système m'inquiète beaucoup, et mes patients sont complètement perdus. Ne mettez pas mon nom dans votre journal, j'ai suffisamment de problèmes comme ça. »
Dr Jean-Marc Devoti, Batilly (54) :
« J'ai beaucoup de doutes sur les économies attendues par la mise en place du parcours de soins. Jusqu'à maintenant, j'avais bloqué le retour des formulaires de médecin traitant sauf pour certains de mes patients anxieux. Quant aux spécialistes, vont-ils pratiquer beaucoup de dépassements ? Quelle sera la durée d'attente des patients que nous souhaitons leur adresser ?»
Bérangère Grelac, interne en médecine générale, 28 ans :
« Je crains que, avec cette réforme, il soit encore plus difficile pour les nouveaux médecins de se constituer une clientèle si tous les patients ont déjà leur médecin traitant. Sur la réforme elle-même, on peut être perplexe : dans certains cas, le patient aura une consultation généraliste, puis une consultation spécialiste, puis une autre consultation généraliste, donc trois consultations au lieu d'une. La logique de ce système n'est pas évidente, sauf si il y a énormément d'abus. »
Le dispositif du médecin traitant entre en vigueur
Généralistes inquiets
Publié le 30/06/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7783
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