De notre envoyée spéciale à Londres
M ISE au point de nouveaux produits, soutien de ceux qui sont toujours commercialisés, renforcement du « pipeline » de molécules, amplification des résultats apportés par les lancements récents et concrétisation des économies liées à la fusion : telle est la stratégie de croissance du groupe GlaxoSmithKline (GSK) annoncée par son président, le Dr Jean-Pierre Garnier, lors d'une réunion organisée à Londres. « Nous sommes déterminés à accroître la productivité et à améliorer l'efficacité de Recherche et Développement (R & D), à construire un riche pipeline et à réduire nos coûts », a-t-il précisé.
Forte d'un budget de 2,4 milliards de livres (24 milliards de francs), soit 15,8 % du chiffre d'affaires de la pharmacie, d'un effectif de 16 000 personnes et de 24 sites dont trois aux Etats-Unis, neuf en Europe et deux au Japon, la division Recherche et Développement de GSK compte à ce jour 161 projets en développement, dont pas moins de 117 molécules et vaccins en phase d'essais cliniques.
Un « pipeline » à la fois riche et varié puisque les domaines explorés vont de l'obésité à la cicatrisation des plaies, en passant par l'infarctus du myocarde, l'HTA, la thrombose veineuse, les dyslipidémies, ou encore la douleur, l'ostéoporose, l'hypertrophie bénigne de la prostate, les tumeurs solides ou la sclérose en plaques... Quant aux vaccins, 23 innovations sont en développement ; cinq seront lancées en 2001.
Outre les nouvelles molécules, le développement est également basé sur de nouvelles indications thérapeutiques ou formulations de spécialités déjà commercialisées, notamment Augmentin, Deroxat ou Seretide.
Six centres d'excellence
Pour assurer sa croissance, GSK table aussi sur un autre levier, le partenariat avec d'autres groupes pharmaceutiques. Jean-Pierre Garnier s'est d'ailleurs félicité du nombre record de neuf accords de licence signés ces douze derniers mois. Parmi les plus récents, celui noué à la mi-février avec le groupe allemand Merck dans le domaine de la dépression, et le tout dernier avec la société de biotechnologie américaine Sepsicure dans le domaine des septicémies. Un accord important, quand on sait que cette pathologie est l'une des causes majeures de mortalité dans les unités de soins intensifs et que la molécule concernée, le GR 270 733, qui entre en phase II, fait naître de grands espoirs. Il s'agit d'une émulsion lipidique dont les lipoprotéines se lient aux toxines bactériennes et les neutralisent.
Afin d'optimiser les avantages de la fusion et d'en augmenter l'efficacité et la productivité, la structure R & D est réorganisée de manière originale. Six centres d'excellence ont été créés. Ce sont des unités opérationnelles, autonomes, chacune spécialisée dans un grand domaine thérapeutique et compétitives entre elles pour l'obtention de ressources financières.
Jean-Pierre Garnier a signalé l'intérêt porté par le groupe à l'exploitation du potentiel thérapeutique apporté par la connaissance du génome humain.
Enfin, le président de GSK a annoncé qu'il comptait renforcer son engagement dans la lutte contre le SIDA en proposant les médicaments à prix réduits aux organisations non gouvernementales capables de les distribuer. Tout en rappelant que, à la suite d'accords noués avec le Sénégal, l'Ouganda et le Rwanda, les traitements anti-SIDA du groupe étaient déjà proposés à des prix réduits de 90 % et que des discussions étaient en cours avec 31 autres gouvernements.
Les premiers fruits de la fusion
Avec un chiffre d'affaires pour l'année 2000 de 18 milliards de livres (180 milliards de francs), GlaxoSmithKline, né de la fusion le 27 décembre dernier des Laboratoires GlaxoWellcome et SmithKline Beecham, affiche une progression de 12 % et un bénéfice en hausse de 13 % par rapport à 1999.
Les ventes pharmaceutiques, qui représentent 85 % du chiffre d'affaires, ont augmenté de 10 %, avec des performances dans les domaines du système nerveux central (+ 16 %), respiratoire (+ 15 %), des antiviraux, VIH et herpès (+ 14 %) ou des vaccins (+ 11 %).
A souligner, également, les performances de deux nouveaux produits : Avandia (rosiglitazone), pour le traitement du diabète de type 2, lancé en 1999 aux Etats-Unis (462 millions de livres, 4,6 milliards de francs), et Seretide, association Flixotide et Serevent (208 millions de livres, 2,08 milliards de francs). Deux produits essentiels de la croissance 2001, puisque Avandia doit être commercialisé en Europe cette année, et Seretide, en avril aux Etats-Unis.
Des résultats conformes aux prévisions des analystes malgré les produits désinvestis, cédés pour satisfaire aux exigences des autorités de la concurrence (Famvir à Novartis et Kytril à Roche).
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