C OMME l'a rappelé le Dr Schwimm, dont les recherches portent sur l'expression des sous-types de récepteurs alpha 1 adrénergiques dans différents tissus humains, on a cloné les récepteurs alpha 1A, alpha 1B et alpha 1D. Etant donné que leur distribution tissulaire et leur fonctionnalité varient d'une espèce à l'autre, seules les études réalisées chez l'homme permettent de conclure sur le rôle qu'ils jouent dans le symptômes de l'HBP.
Dans la prostate, les récepteurs alpha 1A sont prédominants aussi bien au niveau de l'ARN messager qu'au niveau protéique et sont responsables de la contraction des fibres musculaires lisses. Ils sont présents également dans les artères au niveau des l'ARNm ; toutefois, au cours du vieillissement, l'augmentation de la densité du sous-type alpha 1B est plus importante que celle du sous-type alpha 1A. Ce qui laisse supposer que les antagonistes des récepteurs alpha-adrénergiques pourraient induire moins d'effets cardio-vasculaires chez les sujets âgés que chez les sujets jeunes. Quant au détrusor de l'homme, il exprime essentiellement le sous-type alpha 1D (66 %) et, dans une moindre mesure, le sous-type alpha 1A (34 %). Le fait que la résection transurétrale de la prostate atténue plus les symptômes obstructifs que les symptômes irritatifs suggère que l'amélioration de ces derniers passe par un autre processus.
Les sous-types de récepteurs alpha-1 adrénergiques
D'où l'idée de bloquer les deux sous-types de récepteurs, à savoir alpha 1A et alpha 1D, et de poursuivre la comparaison des effets des substances à spécificité alpha 1A, alpha 1D et alpha 1A/alpha 1D (la tamsulosine par exemple) sur l'amélioration de la symptomatologie de l'HBP.
En ce qui concerne l'association de médicaments pour le traitement de l'HBP, l'essai OCOS (Omix contre Omix et Serenoa repens) incluant 350 patients dans 47 centres investigateurs, les premiers résultats indiquent que le score de l'IPSS (score international des symptômes de prostatisme) n'est pas statistiquement différent dans les deux groupes ; et il en va de même pour les critères de qualité de vie, le débit urinaire maximale et la fréquence des effets secondaires. Ce qui fait conclure aux auteurs qu'il n'est pas justifié de réviser la RMO (référence médicale opposable).
A l'heure actuelle est en cours l'étude TRIUMPH (Etude pan-européenne de prise en charge de l'HBP), qui a pour but de répondre aux questions qui se posent sur les modalités réelles du traitement en pratique courante, sur les événements en rapport avec la progression de la maladie (changement de traitement, recours à la chirurgie, complications graves) et sur les rapports coût/efficacité (ou coût/bénéfices) des traitements.
Partie rétrospective et partie prospective
La partie rétrospective est essentiellement réalisée au Royaume-Uni, grâce à la base de données GPRD qui est mise en jour régulièrement et qui porte actuellement sur 61 000 hommes de plus de 45 ans. Il en ressort qu'entre 1992 et 1998, les prescriptions de finastéride et d'alpha 1-bloquants récents (alfuzosine, doxazosine, térazosine, tamsulosine) ont été plus nombreuses que celles d'alpha 1-bloquants plus anciens (indoramine, prazosine), que le temps total de traitement des patients a presque triplé et que l'intervalle séparant le diagnostic initial de la chirurgie prostatique s'est allongé. Quant aux données françaises de la base THALES, elles montrent qu'il existe, depuis 1997, une tendance à utiliser moins la phytothérapie et plus des alpha-bloqueurs qui représentent 52 % des prescriptions en juin 2000 ; c'est la tamsulosine qui est le médicament le plus prescrit chez les nouveaux patients (31 %), et sa prescription est la moins modifiée (7,3 %).
La partie prospective a débuté dans six pays d'Europe (Allemagne, Espagne, France, Italie, Pologne, Royaume-Uni), et en Australie. En France, les médecins généralistes faisant partie du réseau EURAXI ont été choisis pour sélectionner 2 200 patients et les suivre sous la coordination de leur groupe et de la société MAPI qui monitore l'étude.
Symposium organisé par les Laboratoires Yamanouchi à l'occasion du 94e Congrès français d'urologie, avec la participation du Pr Christian Coulange et des Drs Debra Schwinn, Jacques Irani, Pierre Teillac et Gary Clifford.
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