LA PREMIERE ENQUETE paneuropéenne sur le taux de HDL-C, menée chez 8 545 patients traités pour dyslipidémie par des spécialistes de 11 pays d'Europe de l'Ouest, montre que, quel que soit le traitement hypolipémiant qu'ils reçoivent, 40 % des femmes et 33 % des hommes ont un taux de cholestérol HDL bas (inférieur à 40 mg/dl chez l'homme, et à 50 mg/dl chez la femme), voire très bas (inférieur à 35 mg/dl) pour 14 %. Un quart de ces patients ont aussi une triglycéridémie élevée, c'est-à-dire un profil lipidique athérogène classiquement associé au syndrome métabolique et diabète de type 2, souligne le Pr E. Bruckert (Paris).
Les statines, rappelle le Pr J. Shepherd (Ecosse), permettent de diminuer le risque cardio-vasculaire de 20 à 24 %. Cependant, un risque résiduel important d'avoir une thrombose artérielle coronarienne, cérébrale ou périphérique, subsiste chez les patients traités, même s'ils reçoivent de fortes doses, puisque 20 à 40 % auront dans les cinq ans un accident cardio-vasculaire majeur, rappelle le Pr E. Windler (Allemagne).
Le risque vasculaire global.
Le risque vasculaire global doit être pris en compte ; les patients de l'enquête européenne sont d'ailleurs pour la plupart en surpoids, les trois quarts ont une HTA, etc. Un taux bas de HDL-C est un puissant modulateur de risque, d'autant plus fort que l'on avance en âge et que le profil lipidique est proche de celui du syndrome métabolique et diabète 2. Le Pr J. Chapman (Inserm, Paris) souligne que c'est un facteur de risque fort et indépendant, quels que soient le taux de LDL-C et les autres facteurs de risque : à chaque diminution de 1 mg/dl du taux de HDL-C est associée une augmentation de 2 à 3 % de risque coronarien. C'est, selon l'essai INTERHEART, le facteur le plus fort, potentiellement modifiable, prédictif d'infarctus du myocarde.
Statine et acide nicotinique.
Les experts soulignent l'intérêt d'associer à une statine, l'acide nicotinique, lequel apporte un bénéfice supplémentaire sur le LDL-C, augmente le HDL-C et réduit les triglycérides comme dans l'essai HATS : LDL-C réduit de 42 %, HDL-C augmenté de 26 % avec une régression de 0,4 % de sténose coronaire en trois ans. L'essai ARBITER 2 chez des patients ayant des taux bas de HDL-C montre que l'association statine-acide nicotinique (Niaspan) permet à un an d'augmenter le HDL-C de 21 % et réduire de 13 % les triglycérides avec un arrêt de progression de la plaque carotidienne ; la statine seule n'a pas modifié le taux de HDL-C, la réduction de la triglycéridémie a été modeste, la plaque carotidienne a progressé. L'étude ouverte ARBITER 3 chez des patients prenant tous l'association montre, sur deux ans, le maintien de la réduction de la plaque carotidienne.
L'étude AIM-HIGH (Atherothrombosis Intervention in Metabolic Syndrome with Low HDL-C/high Triglyceride and Impact on Global Health Outcomes) va évaluer le bénéfice du contrôle d'un HDL-C bas associé à une triglycéridémie élevée par l'association Niaspan-simvastatine chez des patients en prévention secondaire ayant des taux de LDL-C conformes aux valeurs cibles recommandées.
Paris, conférence de presse internationale organisée par Merck KGaA.
Niaspan
Récemment commercialisé en France, Niaspan est une forme d’acide nicotinique orale à libération prolongée sur 8 à 12 heures, administré une fois par jour, le soir, de préférence en fin de repas. La forme galénique LP, la prise vespérale et l’augmentation progressive des doses en début de traitement limitent l’incidence des flushes, effet secondaire le plus gênant. Aucun cas d’hépatotoxicité sévère n’a été rapporté.
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