L' OBESITE multiplie par six le risque d'HTA, induisant à son tour un risque accru d'AVC. D'après différents travaux, dont une étude finlandaise (Pekka Jousilahti, Helsinki), l'obésité augmente le risque d'accident vasculaire cérébral indépendamment de l'élévation tensionnelle qu'elle suscite. Cet auteur a étudié une cohorte de 14 874 Finlandais âgés de 25 à 64 ans, suivis entre 1982 et 1994 : 261 AVC chez les hommes et 209 chez les femmes ont été enregistrés. L'augmentation de l'indice de masse corporelle (IMC) était associée à un risque accru d'AVC aigus dans les deux sexes (p < 0,001). Après ajustement avec les niveaux de pression artérielle, le risque d'AVC restait plus élevé chez les obèses que chez les non-obèses. L'auteur estime qu'une élévation pondérale de 10 kg est associée à une augmentation de 15 à 20 % du risque d'AVC.
Par ailleurs, le risque d'HVG est augmenté chez les obèses ; il semble lié à la durée du surpoids. L'HVG est fréquemment associée à des troubles du rythme cardiaque (tachycardie, modification du voltage du QRS, de l'intervalle QT, de la durée du QRS et de l'intervalle PR) et peut parfois évoluer vers une insuffisance cardiaque. A noter que les critères électriques d'HVG peuvent être modifiés chez l'obèse, rendant parfois le diagnostic difficile. Ainsi Peter M. Okin (Göteborg, Suède) a montré que l'indice de Sokolow était un critère moins sensible chez l'obèse que chez le non obèse.
La perte de poids réduit le risque
En définitive, l'obésité apparaît aujourd'hui comme un facteur de risque indépendant de maladie coronaire, d'AVC, d'embolie pulmonaire, et d'anomalies ventriculaires gauches et droites. La réduction pondérale permet d'abaisser le niveau du risque de complication cardio-vasculaire. De plus, la perte pondérale améliore le contrôle des complications cardio-vasculaires (CV) et métaboliques de l'obésité.
Ainsi une équipe de Boston a étudié le bénéfice, en terme de risque CV, de la perte de poids chez des patients obèses diabétiques et non diabétiques (ayant au moins un autre facteur de risque). La moitié avait un traitement par orlistat et l'autre un placebo. Tous observaient des mesures diététiques. Les diabétiques avaient un traitement spécifique pour leur trouble métabolique. L'évolution du niveau de risque CV à dix ans était calculé avec l'équation de Framingham avant et après un an de traitement. Il apparaît que les diabétiques des deux groupes ont perdu moins de poids que les non diabétiques. Par ailleurs, le risque CV initial était plus élevé chez les diabétiques que chez les non diabétiques.
La réduction du risque était plus importante dans le groupe orlistat (Orl) que dans le groupe placebo (Pla) aussi bien chez les diabétiques que les non diabétiques (p < 0,005). Mais la réduction du risque engendrée par orlistat est plus importante chez les diabétiques (18 % Orl versus 4 % Pla) que les non diabétiques (19 % Orl vs 11 % Pla).
De même, un autre travail (Birmingham, Grande-Bretagne) a montré que les patients obèses ou en surpoids avec des facteurs de risque CV obtenaient une perte de poids supérieure avec orlistat associé à un régime modérément hypocalorique qu'avec le régime seul. Les niveaux de pression artérielle et de LDL cholestérol étaient mieux contrôlés dans le groupe orlistat que dans le groupe régime seul.
72e session de l'American Heart Association.
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