J ALLEL arrive de Tunisie et se fait passer pour Algérien, car au pays de Voltaire et des droits de l'Homme, il vaut mieux paraît-il se présenter comme une réfugié politique que comme un pauvre venu gagner sa vie et celle de sa famille. Jallel se retrouve dans un foyer et, comme les autres sans abri qui y sont hébergés, apprend à vivre de petits boulots (vente de journaux ou de fruits dans le métro, de roses dans les restaurants et même récitation de poèmes...).
Abdellatif Kechiche, que l'on a vu comme acteur dans « le Thé au harem » ou « les Innocents » et qui a mis plusieurs années à trouver les moyens pour réaliser ce premier film, aurait pu signer une uvre militante, un portrait social des exclus de la société d'abondance. Il y a de cela dans « la Faute à Voltaire » mais le film est aussi et surtout, tout simplement, l'histoire d'un homme, de ses amitiés, de ses amours. Un homme qui aurait tout pour être malheureux, perdu dans Paris la grand ville indifférente, ne côtoyant que des personnages brisés, perdus, dans la misère ou la folie. Et pourtant, c'est la gaieté, l'énergie vitale qui dominent, quand bien même parfois les événements, la fête tournent mal.
Outre Sami Bouajila, qui n'est plus à découvrir depuis au moins « Drôle de Félix », le film fait la part belle à une poignée d'acteurs convaincants : Aure Atika, qui montre qu'elle sait faire autre chose que l'exaltée de « la Vérité si je mens » ; Elodie Bouchez, qui se régale (un peu trop) d'un rôle de quasi psychotique ; Bruno Lochet, Olivier Loustau, Virginie Darmon...
Des dialogues bien écrits, l'amour des acteurs, une mise en scène simple autant que vive : « la Faute à Voltaire » aurait tout pour plaire, n'étaient quelques longueurs. Chaque scène dure un peu plus que nécessaire et il n'était pas besoin de 2 h 10 pour nous convaincre. Mais on pardonne d'autant plus aisément à Kechiche qu'il donne finalement une belle - et ironique - image de la France, pour lui le pays de Ronsard, Voltaire et Brassens.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature