IMC : pas d'effet significatif d'une oxygénothérapie hyperbare

Publié le 25/02/2001
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S 'IL ne semble pas exister d'intérêt dans l'administration d'oxygène hyperbare chez les petits infirmes moteurs cérébraux (IMC), les améliorations constatées avec les deux types de traitement, oxygénothérapie hyperbare et air légèrement pressurisé, méritent que l'on s'y intéresse davantage, aucun traitement de l'IMC n'étant à ce jour connu, estiment Jean-Paul Collet et coll. (Montréal, Canada).

L'étude a porté sur un groupe de 111 enfants âgés de 3 à 12 ans qui ont reçu l'un ou l'autre des traitements pendant 12 mois : oxygène hyperbare à raison d'une heure passée dans 100 % d'oxygène à 1,75 atmosphère ; air légèrement pressurisé donné à 1,3 atm. Cette étude en double aveugle contre placebo a été réalisée après une étude pilote. L'objectif principal était de déterminer si une quarantaine de traitements pouvaient améliorer le fonctionnement moteur et de vérifier si cette amélioration persistait pendant trois mois après la fin de l'intervention.

Aucune différence entre les deux traitements

Tous les paramètres se sont améliorés au cours de l'étude, mais sans aucune différence entre les deux traitements. Ainsi, le score des mesures de la fonction motrice a augmenté de 3 % chez les enfants sous air légèrement pressurisé et de 2,9 % dans le groupe sous oxygénothérapie hyperbare. D'autres changements ont été constatés concernant la parole, l'attention, la mémoire et l'habileté fonctionnelle dans la vie courante. Des problèmes d'oreille sont survenus chez un nombre plus grand d'enfants mis sous pression hyperbare : 27  versus 15 dans l'autre groupe (p = 0,004). Les améliorations les plus prononcées se trouvent chez les enfants qui ont les scores les plus bas de fonctionnement moteur à l'entrée dans l'étude, et ils ne sont pas liés à l'âge.
Les améliorations motrices dans les deux groupes sont importantes ; elles sont du même ordre que les modifications constatées dans certaines études évaluant l'effet d'une physiothérapie intensive (qui était arrêtée pendant cette étude).
Les résultats peuvent être expliqués par un « effet de participation », inhérent à l'étude et lié à la motivation des parents et à l'amélioration de la communication entres les enfants. On sait qu'un tel environnement accélère les développements intellectuels, émotionnels et sociaux.

« Lancet », vol. 357, 24 février 2001, pp. 582-586.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6864