Infarctus du myocarde : la bouffée de trop

Publié le 04/03/2001
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L ES effets à long terme du tabagisme étaient connus.
C'est un effet à court terme que montre l'étude de Murray A. Mittleman (Beth Israel Deaconess Medical Center, Boston), avec l'association entre une cigarette et la formation d'un thrombus important, à même d'accroître la gravité de l'infarctus. Ces résultats ont été présentés à la 41e Conférence annuelle de l'American Heart Association sur l'épidémiologie et la prévention des maladies cardiovasculaires (San Antonio).
Les chercheurs ont étudié 902 patients présentant un infarctus du myocarde, un groupe faisant partie d'une étude plus vaste, visant à déterminer les facteurs de survenue des infarctus. Des angiographies ont été réalisées chez tout le monde, puis des procédures de revascularisation (angioplastie ou pose d'un stent).
Un interrogatoire a porté sur le tabagisme et le moment où a été fumée la dernière cigarette avant l'apparition des symptômes cardiaques.
Est apparue une corrélation entre la taille du thrombus, le temps écoulé depuis cette cigarette et la survenue des symptômes. Ainsi, des caillots d'une taille moyenne de 23 mm2 sont trouvés dans le groupe ayant fumé une cigarette dans les six heures précédentes. Cette surface est de 12,5 mm2 pour la cigarette fumée entre 6 heures et 24 heures avant l'attaque. Au-delà d'un délai de 24 heures, cette superficie n'est plus que de 6,7 mm2.
Trente-neuf pour cent des patients chez qui une angioplastie a été réalisée en urgence étaient des fumeurs. Ils étaient plus souvent de sexe masculin, plus jeunes, en meilleure forme physique et avaient plus souvent une atteinte monotronculaire. Chez les fumeurs, l'âge moyen est de 54 ans, il est de 65 ans chez les non-fumeurs. 75 % des fumeurs étaient des hommes, versus 65 % chez les non-fumeurs. 36 % des fumeurs considérés comme actifs physiquement, contre 29 % des non-fumeurs.
Enfin, les fumeurs ont su reconnaître les symptômes d'infarctus plus vite que les autres et sont arrivés en moyenne 16 minutes plus rapidement que les non-fumeurs à l'hôpital.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6869