C HAQUE année, 17 millions de Français partent en voyage à l'étranger dont près de 4 millions, à destination des pays tropicaux où les installations de traitement et de distribution de l'eau peuvent être déficientes ou mal contrôlées.
Selon le Dr Olivier Schlosser (Société de médecine des voyages), la qualité de l'eau du robinet est variable selon les lieux et dans le temps, et les eaux de surface et de puits peu profonds sont toujours polluées par des excréments humains et animaux. La quasi-totalité de l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine sont classées comme des zones à haut risque. Les micro-organismes pathogènes véhiculés par l'eau sont nombreux, parmi lesquels les plus importants sur le plan sanitaire sont Escherichia coli, les salmonelles, Campylobacter jejuni, les shigelles, le vibrio cholérique, le virus de l'hépatite A, les Giardias, les amibes et les cryptosporidies. On estime que de 30 à 50 % des voyageurs sont touchés par la diarrhée, dite turista, qui est le plus souvent d'origine bactérienne, parfois virale (rotavirus, virus de Norwalk), et qui gâche une partie du séjour : dans 8 à 15 % des cas, elle persiste plus d'une semaine, dans un quart des cas elle confine le voyageur au lit.
Des règles de prévention
Etant donné qu'il est difficile de juger de la salubrité de l'eau (même une eau limpide et de goût convenable peut être contaminée), en l'absence de données fiables il est préférable de traiter l'eau de boisson systématiquement par un procédé disponible. Cette précaution fait partie des règles d'hygiène et de prévention : il faut se laver les mains avant chaque repas, éviter les aliments crus, les légumes et fruits qui ne se pèlent pas, sans oublier les glaçons qui sont fabriqués avec de l'eau du robinet. A noter que les eaux en bouteille de production locale n'offrent pas toujours une bonne garantie.
Plusieurs méthodes sont possibles pour la désinfection de l'eau de boisson et de l'eau utilisée pour le brossage des dents et le lavage des fruits et des légumes. L'ébullition est certes un procédé sûr et simple (en général, 1 minute suffit, 3 à 5 minutes à une altitude supérieure à 2 000 mètres) ; toutefois, elle n'est pas toujours facile à mettre en uvre. Les microfiltres portables de taille inférieure à 0,4 μm sont efficaces contre les parasites et les bactéries, mais sont incapables de retenir les virus. Quant à la désinfection chimique, elle a une efficacité variable selon les produits utilisés sur les bactéries, et en moindre mesure sur la plupart des virus. La désinfection de l'eau par l'iode doit être occasionnelle et de courte durée en raison des risques d'effets thyroïdiens et reste contre-indiquée aux femmes enceintes. L'ion argent est considéré comme un simple conservateur d'eau potable. La chloramine T n'est pas suffisamment efficace d'après les résultats d'une étude de l'armée française, et l'hypochlorite de sodium sous forme liquide est peu stable à la chaleur et peu pratique pour le transport dans les bagages.
C'est donc le dérivé chloré Aquatabs (société Sovedis), sous forme de comprimés effervescents, qui se révèle à la fois efficace et le plus pratique à utiliser : en effet, il libère très rapidement dans l'eau de l'acide hypochloreux et permet d'obtenir une eau potable et sans goût seulement en 30 minutes. Il convient de rappeler que les substances en suspension gênent toujours la désinfection, et par conséquent, la clarification de toute eau trouble est un préalable indispensable par une décantation ou par une filtration sur filtres en papier.
Conférence de presse organisée par la société Sovedis (9, rue d'Arromanches, 94100 Saint-Maur, tél. 01.49.76.99.30).
Dans les pharmacies
Aquatabs (à base de DCCNa) est un produit des Laboratoires Medentech, une société irlandaise spécialisée dans le développement et la fabrication de comprimés effervescents utilisés en santé humaine et animale, et référencée auprès des Nations unies comme fournisseur agréé de comprimés de purification de l'eau. Depuis 1998, l'OMS utilise Aquatabs dans son « Kit sanitaire d'urgence ». Depuis 1999, le service de santé des Armées l'utilise pour la désinfection de l'eau et le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a accordé en mai 1999 à la société Sovedis l'autorisation de distribuer Aquatabs en pharmacies. L'activité principale de la société Sovedis est de développer en France des produits innovants de sociétés européennes absentes du marché pour ses principaux clients, à savoir les pharmacies via les répartiteurs, les sociétés de puériculture, le service de santé des Armées, les ONG et l'OTAN.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature