L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) de l'ONU, qui veille à l'application des traités internationaux en matière de drogues, déplore l'usage abusif de médicaments légaux dans les pays développés, et s'inquiète de ce que ces remèdes, « indispensables à des fins médicales », manquent dans le reste du monde.
Environ 80 % des molécules antidouleur sont utilisées (notamment pour les cancers), « dans 10 pays seulement ». Le recours aux barbituriques, amphétamines et benzodiazépines vise à traiter les troubles du sommeil, de l'anxiété et de l'obésité. Or, estime l'OICS, « on privilégie des solutions qui ne sont que des expédients, alors que les effets à long terme sont fréquemment négligés ».
En conséquence, les Nations unies demandent aux gouvernements occidentaux d' « établir des mécanismes efficaces » en matière de télémédecine et de prescriptions médicales sur Internet, qui « ouvrent de nouvelles perspectives mais présentent des risques inédits ». L'OICS déplore que « des pharmacies en ligne fournissent illégalement des médicaments vendus sur ordonnance, à une clientèle disséminée dans le monde entier, sans exiger la présentation des ordonnances requises ». Quelque 600 millions de personnes utilisent Internet.
Dans son tour d'horizon annuel des drogues, l'ONU note que le fléau est en hausse en Afrique, où « le nombre de femmes et d'enfants toxicomanes progresse ». L'Iran est le pays qui « souffre le plus du trafic mais aussi de la toxicomanie ».
L'OICS se déclare « préoccupé par le fait que la culture et la vente de cannabis sont en fait devenues en Suisse un secteur d'activité non négligeable relevant de la "zone grise" ». Et « la libéralisation encore plus poussée qui est envisagée (dépénalisation générale, à l'étude, de la culture et du commerce du cannabis, NDLR), serait non seulement contraire aux dispositions de la Convention de 1961, mais également de nature à aggraver le problème au lieu de le résoudre ».
De son côté, le Conseil de l'Europe recommande, pour réduire les dommages causés par la drogue, l'approche adoptée par la Confédération helvétique, qui, depuis 1994, a limité considérablement le nombre de décès par surdose, grâce à l'échange de seringues, la création de salles d'injection, la fourniture d'héroïne aux toxicomanes fortement dépendants, et la mise en place de programmes d'aide au logement et à l'emploi.
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