ALORS QUE le taux de guérison chez les enfants et les adultes jeunes progresse, pour la plupart des cancers au même stade, les taux de survie sont plus bas chez les personnes âgées.
« Le diagnostic est souvent porté tardivement par négligence, un certain nombre de personnes âgées attendent souvent près d'un an avant de consulter pour des symptômes qu'ils attribuent « à l'âge » mais il faut aussi souligner l'absence de dépistage systématique après 70 ans, et peut-être aussi une surveillance moindre à la recherche de cancers dans cette population », souligne le Dr Anne Chantal Braud (institut Paoli-Calmettes, Marseille).
Pas de discrimination en fonction de l'âge.
Chez les personnes âgées, le cancer s'ajoute fréquemment à des pathologies chroniques cardio-vasculaires, rhumatismales, pulmonaires, une altération des fonctions cognitives, une dépression.
En outre, les conséquences du vieillissement physiologique sur les différentes fonctions rénales, immunitaires diminuent la capacité des patients à tolérer les traitements et rendent plus difficile la prise en charge oncologique.
Le traitement et le suivi d'un patient âgé atteint d'un cancer, domaines qui sont longtemps restés inexplorés, soulèvent des questions d'ordre médical, éthique et psychosocial qui ne trouvent de réponses qu'au terme d'une évaluation objective de l'état de santé du patient. Cette évaluation qui nécessite une étroite collaboration entre le gériatre, l'oncologue et le médecin généraliste permet alors de choisir les protocoles de traitement adaptés.
Aujourd'hui, le diagnostic et les traitements ne doivent plus s'appuyer uniquement sur l'âge, mais ils doivent être corrélés à la physiologie et à l'état général du patient, à son désir et à son mode de vie.
Dans ces conditions, le traitement chirurgical a les mêmes indications avant et après 70 ans qu'il s'agisse de cancer du sein ou du cancer colo-rectal. « Il est possible de mettre en place des prothèses endo-rectales et les personnes âgées peuvent bénéficier des traitements adjuvants : chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie au même titre que les sujets les plus jeunes », précise le Dr Anne Chantal Braud, qui insiste à cet égard sur la nécessité d'un partenariat entre l'oncologue, le patient et le médecin traitant.
Journée d'Amphis en cancérologie : « Les cancers après 70 ans
Nécessité de la collaboration médecins généralistes, oncologues, gériatres ».
Parrainée par les laboratoires Chiesi
Modérateur : Dr Anne Chantal Braud (Département d'oncologie médicale, institut Paoli-Calmettes, Marseille)
Président : Dr François Pein (FNCLCC).
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