L’IRM dans le cancer de la prostate devient l’examen radiologique de référence. Son intérêt et sa place ont fait l’objet d’une communication lors du dernier congrès de l’AFU (Association française d’urologie) qui s’est tenu en novembre dernier. Il y a quelques années, l’IRM était seulement prescrite après une première série de biopsie négative en cas de suspicion clinique ou biologique du cancer de la prostate. Désormais elle est également réalisée avant les biopsies pour « mieux les rentabiliser », selon le Dr Raphaëlle Renard Penna, radiologue (hôpital de la Pitié-Salpétrière).
Mieux cibler les prélèvements
L’objectif est d’optimiser le repérage des lésions suspectes afin de mieux cibler les prélèvements. Outre les biopsies sur les zones standards, l’opérateur prélève sur des régions inhabituelles comme les parties très antérieures de la prostate. Plusieurs études ont démontré l’intérêt de l’IRM prostatique avant les biopsies. Ce couplage réduit le risque de sous-diagnostic et donc la perte de chance pour les patients.
L’examen est également recommandé dans la surveillance dite active, en cas de cancer peu évolutif. Si se produit une modification morphologique, par exemple une augmentation du volume de la lésion, ou fonctionnelle, l’urologue dispose de nouveaux arguments avant de programmer de nouvelles biopsies. En revanche, une IRM sans modification significative associée à une absence de modification du taux de PSA conduit l’urologue à récuser un nouveau geste.
Cette stratégie n’est pas encore validée de manière officielle. Et n’est donc pas citée dans les recommandations. La diffusion de cette nouvelle pratique se heurte, de fait, à deux obstacles principaux. En premier lieu, il n’existe pas d’évaluation médico-économique qui justifierait cette pratique en référence aux critères utilisés en santé publique. Par ailleurs, le parc encore limité d’IRM dans l’Hexagone réduit le recours rapide à la technique. Le délai d’attente est d’environ deux mois. En dépit de ces contraintes, l’IRM prostatique est appelée selon le Dr Raphaëlle Renard Penna à devenir le « gold standard à la fois à la phase diagnostic et lors du suivi », afin de mieux distinguer les cancers agressifs de ceux peu évolutifs.
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