IVG : les sénateurs opposés aux 12 semaines

Publié le 27/03/2001
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L ES sénateurs examinent en séance publique le projet de loi sur l'allongement de dix à douze semaines du délai légal pour avorter, adopté en première lecture par les députés, le 5 décembre. Ils entendent manifester, sans concession, leur opposition à ce texte.

La droite RPR-UDF-DL, majoritaire au palais du Luxembourg, dénonce, par la voix du rapporteur Francis Giraud, la « fuite en avant du gouvernement » : elle estime que le passage à 12 semaines de gestation « ne constitue pas une réponse adaptée » au problème posé par ces 5 000 Françaises qui se rendent à l'étranger pour subir une interruption volontaire de grossesse.
« Le texte, affirme en outre le sénateur RPR des Bouches-du-Rhône, n'apporte aucune solution aux 2 000 à 3 000 autres qui dépassent le délai de douze semaine » et il « conduira inévitablement un certain nombre de femmes à attendre davantage qu'elles ne le font aujourd'hui. » Par ailleurs, il « ne résoudra en rien les situations dramatiques de détresse extrême », qu'il s'agisse de « femmes isolées, en situation de précarité, ou parfois victimes de viols, voire d'incestes ». En revanche, il « comporte des risques graves », poursuit le parlementaire. A 12 semaines, « l'intervention devient plus difficile, tant du point de vue technique que psychologique. Deux semaines changent la nature de l'acte médical, qui nécessiterait des moyens techniques supplémentaires pour garantir la sécurité ».
Sans compter que l'allongement risque de « dégrader le fonctionnement quotidien du service public » et que l'accès à l'IVG sera « encore plus difficile pour certaines femmes ».
En conséquence, les sénateurs souhaitent donner la « priorité à l'impératif de santé publique » en avançant cinq propositions : mieux appliquer les lois existantes, permettre la prise en charge des situations les plus douloureuses dans le cadre de l'interruption médicale de grossesse, maintenir pour les adultes l'entretien social préalable, entourer de garanties l'accès des mineures à l'avortement et réaffirmer la nécessité d'un suivi médical de contraception.
Pour sa part, le Dr François Autain, socialiste de la Loire-Atlantique rejette vigoureusement les propositions du rapporteur, « qui transforment, de son point de vue, un droit à l'IVG jusqu'à 12 semaines en une simple possibilité soumise à l'appréciation d'un collège pluridisciplinaire ».

Ph. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6886