JAZZ-ROCK
PAR Didier Pennequin
L A scène jazz nordique innove. Non contente d'être fidèle à une certaine liberté d'expression, elle introduit depuis quelque temps des sonorités, des rythmes et des genres nouveaux, afin de créer une école différente et un univers musical en phase avec le troisième millénaire.
Dernière découverte, le saxophoniste (ténor et soprano) Trygve Seim, dont le premier disque en tant que leader, « Different Rivers » (ECM/Universal), vient de paraître.
Ce jeune instrumentiste norvégien - il est né à Oslo voici trente ans - a fait ses armes au sein de formations locales, avant de coformer son propre groupe, The Source, en 1993, et de rejoindre deux ans après le batteur finlandais Edward Vesala, jusqu'à la mort subite de ce dernier en 1999. Pour sa première production, Trygve Seim n'a pas hésité à mélanger les styles et les instruments : rencontre entre une musique très improvisée et épurée, à la limite du free jazz, parfois, et des instruments traditionnels acoustiques de la musique classique et contemporaine, comme le violoncelle, le cor d'harmonie, voire l'accordéon. Curieux métissage qui débouche sur une musique à la fois lointaine du jazz, mais cependant proche de son essence.
Multi-instrumentiste allemand, Stephan Micus, 48 ans, est avant tout un musicien passionné par l'Orient et l'Afrique. Après avoir étudié les différents instruments - il en pratique plus de 30 ! - dans les pays d'origine - flûte et sitar en Inde, guitare flamenco à Grenade, shakuhachi (flûte japonaise en bambou) à Kyoto, cornemuse en Irelande et harpe africaine en Gambie, notamment -, Stephan Micus a toujours voulu parfaire sa connaissance du monde à travers ses musiques. Pour son dernier opus, « Desert Poems » (ECM/Universal), le leader s'est offert un voyage en solo, mais accompagné par des instruments africains, indiens, japonais ou chinois. Sans oublier la voix. Si l'Asie et l'Afrique forment l'ossature musicale du projet, l'Europe, notamment la Géorgie et l'Italie, sont aussi de la partie dans des compositions où le silence règne en maître et fait partie intégrante de l'inspiration. Un album étonnant, épuré, méditatif et contemplatif.
La lointaine Finlande est depuis longtemps une terre de jazzmen, de festivals et de recherches musicales. Il faut ainsi saluer la rencontre entre le danseur Tommi Kitti et le trio du pianiste Iiro Rantala, à la tête de son trio Töykeät (Eerik Siikasaari, basse ; Rami Eskelinen, batterie) (1). Le répertoire de ces musiciens va de W.A. Mozart à Michel Petrucciani, en passant par le Brésilien Egberto Gismonti ou le rockeur Sting. Autrement dit, une musique non conformiste, issue de recherches multiples.
La démarche est tout autre pour le claviériste Jarmo Savolainen (2). Ce dernier est considéré en Finlande comme un des meilleurs spécialistes du piano et des claviers électriques. C'est également un excellent compositeur qui travaille pour des grands orchestres, pour le théâtre, la danse, la télévision ou le cinéma.
(1) Institut finlandais (01.40.51.89.09), les 15 et 16 février, 20 h.
(2) Idem, 3 mars, 20 h (entrée : 30 F).
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