J EAN LE GARREC se montre optimiste sur l'avenir de la concertation sur la médecine de ville engagée par Elisabeth Guigou et estime, dans un entretien avec « le Quotidien » que « nous sommes sur la bonne voie ».
Le sommet de la santé organisé, il y a une semaine, par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a été, ajoute-t-il, « incontestablement très utile ». Cela a permis de constater, indique le député socialiste, que « l'on peut avancer ensemble sans trop de difficultés sur un certain nombre de problèmes comme les urgences, le développement des réseaux, la formation médicale continue, bref, sur ce que j'appellerais des réformes structurales ».
D'autre part, poursuit Jean Le Garrec, « la loi sur la modernisation du système de santé qui traitera notamment du droit des malades et des aléas thérapeutiques est attendue, ce qui me réconforte, je dois bien le dire, car il est difficile d'obtenir l'arbitrage du Premier ministre ».
Enfin, ajoute le président de la commission des Affaires sociales, cette rencontre a montré que « la plupart d'entre nous sommes attachés à la singularité du système français avec sa complexité (Etat, paritarisme et exercice libéral de la profession), ce qui, là aussi, constitue un signe positif ». Mais Jean Le Garrec ne se voile pas la face pour autant : « Il est clair, affirme-t-il, que le débat sur la maîtrise des dépenses de santé se situe bien devant nous. Et ne sera pas sans problème. » « On peut tout à fait assumer dans le cadre du système de financement actuel un fonctionnement encore plus efficace (du système de soins) . Mais il faut arrêter le débat stérile sur la gestion comptable, martèle-t-il. Quand on est ordonnateur de dépenses, on se doit de compter. Prescripteurs et patients doivent avoir conscience d'être les garants de ce système. »
Cogestion, coresponsabilité, si les mots ne sont pas prononcés, le message est clair. Les mesures d'accompagnement restent en revanche à inventer. « Il faudra développer, estime Jean Le Garrec, une éducation citoyenne à la santé et certainement trouver de nouvelles formes de rémunération pour prendre en compte le travail de prévention et d'éducation des professionnels. »
Claude Pigement pour un
statu quo
Par ailleurs, le Dr Claude Pigement, délégué national aux professions de santé du Parti socialiste s'est félicité, lui aussi, de la concertation engagée par Elisabeth Guigou le 25 janvier dernier. « C'est une bonne chose que les trois partenaires principaux que sont l'Etat, les caisses d'assurance-maladie et les professionnels se soient reparlé », estime-t-il.
Si le gouvernement n'a pas répondu favorablement à la demande des professionnels d'un moratoire dans l'application du dispositif actuel de maîtrise des dépenses de santé, le Dr Claude Pigement se déclare néanmoins partisan d'une sorte de statu quo, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de nouvelles baisses de tarifs. « On peut concevoir que, durant tout le temps qu'auront lieu les discussions, il y ait une sorte de statu quo, à moins que les dépenses ne dérapent fortement dans un secteur. Cela permettrait de calmer le jeu et de préparer tranquillement l'avenir », ajoute le délégué national du Parti socialiste.
Le Dr Claude Pigement souhaiterait également qu'un représentant des usagers figure dans les quatre ou cinq personnalités qui seront désignées pour conduire la concertation avec les professionnels de santé. « Ce serait un signal fort des pouvoirs publics, montrant que les usagers sont désormais considérés comme des partenaires à part entière du système de santé. »
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