Journées dermatologiques de Paris : nombreuses nouveautés thérapeutiques dans le psoriasis

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Publié le 14/12/2018
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Crédit photo : PHANIE

En marge des Journées dermatologiques de Paris de la Société française de dermatologie qui se déroulent du 12 au 15 décembre, le Pr Denis Jullien, dermatologue au CHU de Lyon, a présenté les innovations thérapeutiques dans le psoriasis.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau, de sévérité variable, pouvant avoir un impact majeur sur la qualité de vie. « Pour les patients avec des formes modérées à sévères, nous disposons désormais d'un vaste choix de traitements extrêmement efficaces, et la mise à disposition de nouveaux topiques permet également d’améliorer la prise en charge des nombreux patients présentant des formes légères à modérées », s'enthousiasme le Pr Jullien.

Un nouveau topique disponible

L’Enstilar (calcipotriol/dipropionate de bétaméthasone) est un spray en mousse à appliquer sur les plaques une fois par jour. Ce traitement topique, disponible depuis cette année, a démontré une plus grande efficacité que le traitement de référence actuel (Daivobet).

La voie IL17/IL23

« Un des mécanismes physiopathologiques à l'origine de la plaque de psoriasis met en jeu la voie IL-17/IL-23, explique le Pr Jullien. Ces cytokines IL-17 et IL-23 ont été l'objet de développement thérapeutique qui vise à enrayer le développement de la plaque. »

« Les anti-IL17 sont un groupe qui présente une hétérogénéité de leurs mécanismes d'action en ciblant lL17A, lL17A-lL17F ou bien le récepteur commun aux IL17-A, F, C et E, avec des différences d'efficacité et de tolérance », précise le dermatologue.

Jusque-là, deux anticorps monoclonaux anti-IL17A étaient disponibles : l’ixékizumab (Taltz) et le sécukinumab (Cosentyx), qui permettent à un nombre important de patients d'avoir une amélioration de 90 à 100 % de leurs lésions.

Le brodalumab (Kyntheum), disponible depuis octobre, cible le récepteur commun aux IL17. « Ce traitement permet de n'avoir plus aucune lésion à 3 mois chez près de 40 % des patients et à 1 an chez 54 % d’entre eux », indique le Pr Jullien. D’autres anti-IL17 sont en développement.

Du côté des inhibiteurs de l'IL23, l'ustekinumab (Stelara) qui cible à la fois l’IL-23 et l'IL-12 est disponible, et de nouveaux médicaments ciblant spécifiquement l'IL23 sont attendus prochainement.

Le guselkumab (Tremfya) permet une absence de lésions chez près de 48 % des patients à 1 an, et le risankizumab chez 58 % des patients. Le tildrakizumab (Ilumetri) semble un peu moins efficace sur cet objectif.

« Ce sont des molécules dont l'efficacité est remarquable et qui avec un très faible nombre d’injections annuelles permettent de blanchir totalement près d’un patient sur deux à 1 an et de blanchir presque complètement plus de 80 % des patients », commente le Pr Jullien.

Les anti-TNFα

Trois nouveaux biosimilaires de l'adalimumab, un anti-TNFα, sont disponibles depuis octobre : Amgevita, Imraldi et Hyrimoz. 

« Il continue d'y avoir des développements dans la classe des anti-TNFα », poursuit-il. En effet, le certolizumab pegol (Cimzia), déjà indiqué en rhumatologie, devrait être disponible dans le traitement du psoriasis en plaques. « Ce traitement a montré un bon profil de sécurité chez les femmes enceintes et qui allaitent », souligne le dermatologue.

Les inhibiteurs de JAK

Un traitement administré par voie orale et ciblant TYK-2, une des JAK kinases impliquées dans la voie de signalisation de l’IL-23, a démontré son efficacité dans une étude de phase II.

« Nous avons dès maintenant un large choix de traitements qui permettent de contrôler rapidement et durablement les signes cliniques visibles que sont les plaques mais aussi les signes invisibles comme le prurit qui affectent profondément la vie des patients psoriasiques », conclut le Pr Jullien.


Source : lequotidiendumedecin.fr