B IEN qu'il soit truffé d'amiante, le campus universitaire parisien de Jussieu, qui accueille environ 50 000 étudiants, chercheurs et enseignants, reste ouvert. Le tribunal administratif de Paris a refusé d'ordonner le fermeture immédiate du campus que réclamait le comité anti-amiante de Jussieu.
De l'avis général, une éventuelle fermeture serait lourde de conséquences. Comment, et où, reloger dans l'urgence les milliers d'étudiants qui quitteraient les tours en cours de déflocage ? La préfecture de police de Paris se déclare donc « satisfaite » par la décision du tribunal.
Conscient des problèmes qu'aurait posés la fermeture du campus, le comité anti-amiante de Jussieu évoque néanmoins des dangers liés à la présence d'amiante dont plus de 90 % restent à retirer des cloisons des bâtiments. Le comité met également en avant les risques d'incendie.
Dans une lettre adressée en juin 2000 au préfet de police de Paris, Philippe Massoni, le comité anti-amiante avait invoqué toutes ces raisons pour demander la fermeture du campus. Selon lui, les hôpitaux parisiens, quittés récemment par l'Assistance publique pour créer l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), pouvaient servir à reloger les gens de Jussieu. Reprochant au préfet de ne pas avoir donné suite, le comité avait ensuite déposé une requête fin décembre 2000 devant le tribunal administratif de Paris.
Le programme de désamiantage de Jussieu, qui accueille les universités Paris-VI et Paris-VII, a accumulé un immense retard. Il devait à l'origine s'étaler du 18 avril 1997 jusqu'à la rentrée universitaire d'octobre 1999. Selon le comité anti-amiante, « les travaux ne sont terminés que sur une seule barre, soit 2,5 % de la surface à traiter. Ils sont actuellement engagés sur trois autres barres (7,5 % de la surface) et prévus pour 2001 pour encore 10 % supplémentaire de la surface à traiter ».
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