Après plus de deux mois à lutter contre l’épidémie de coronavirus, comment vont les soignants ? Trois semaines après la sortie du confinement, une enquête de la plateforme 360 Medics*, publiée lundi, revient sur les conséquences de la crise du Covid-19 sur la santé mentale et physique des soignants. Et les résultats sont édifiants.
Près de deux tiers des répondants confient avoir ressenti une lassitude morale, une fatigue physique et de l'anxiété et du stress. 55 % indiquent également avoir eu des troubles du sommeil.
Au total, 94 % des professionnels de santé ayant répondu à l'enquête indiquent que l’épidémie a eu un impact important sur leur santé. « Celui-ci a conduit 26 % d’entre eux à prendre un traitement, dont 13 % à prendre un traitement médicamenteux et 9 % de la phytothérapie, relève l'enquête. 60 % estiment que cet impact sur leur santé pourrait venir se répercuter sur leur pratique professionnelle. »
Médecins, infirmiers, aides-soignants etc. paient donc au prix fort leur engagement. Et ce en dépit du manque de reconnaissance ressenti. 89 % des répondants estiment ainsi que leur investissement n’est pas reconnu à sa juste valeur par les autorités de santé. Le Ségur de la Santé, lancé la semaine passée, tentera de régler ce problème.
Téléconsultation : plus de la moitié des médecins libéraux satisfaits des règles dérogatoires
Outre les conséquences de la crise sur le bien-être des soignants, les résultats de l’enquête confirment la baisse d’activité — et de revenus — observée dans les cabinets médicaux, que le matériel de protection a cruellement manqué ou encore les inquiétudes concernant le suivi de leurs patients. 62 % des soignants libéraux sondés indiquent ainsi avoir rencontré des difficultés dans le suivi et les traitements de leurs patients habituels.
Enfin, l’enquête révèle qu’un peu plus de la moitié des médecins libéraux (55 %) sont « tout à fait satisfaits » de l’assouplissement des conditions de réalisation/facturation (remboursement à 100 % par l'Assurance maladie, non-obligation de respecter le parcours de soins, téléconsultation par simple appel téléphonique) des actes de télémédecine.
Néanmoins le directeur général de la Cnam, Nicolas Revel, avait mi-avril fermé la porte au maintien de ces assouplissements réglementaires.
*Enquête menée auprès de 3 654 professionnels de santé, dont 1 238 libéraux. Nombre de médecins parmi les répondants : 764, dont 348 médecins généralistes
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