D ANS la perspective de la concertation sur l'avenir des soins de ville annoncée par Elisabeth Guigou, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) devait proposer hier la mise en place de son propre groupe de réflexion interne. Une manière de faire taire les critiques de certains administrateurs de la Caisse qui avaient dénoncé le manque de concertation interne avant la publication d'un texte présenté comme la contribution des trois caisses d'assurance-maladie au « Grenelle de la santé ».
Dans un communiqué commun, la CFE-CGC, FO, la CGT et la CFTC avaient en effet considéré ce texte comme « nul et non avenu » dans la mesure où il n'avait pas été « présenté, et a fortiori validé par le conseil d'administration » de la CNAM. Accusation rejetée par le président de la Caisse, Jean-Marie Spaeth, dont l'entourage a précisé à l'AFP, que ce texte avait été bel et bien examiné la veille de sa publication par les composantes du conseil d'administration lors d'une réunion statutaire.
CNAM : un conseil d'administration toujours divisé
Jean-Marie Spaeth devait toutefois proposer hier, à l'occasion de la réunion de la commission de l'assurance-maladie de la CNAM « de retenir le principe de séminaires de travail auxquels participerait un représentant de chaque délégation composant le conseil d'administration ». Il souhaitait par ailleurs que le premier de ces séminaires se réunisse « dans les meilleurs délais », étant donné le « calendrier de travail fixé au comité des sages ».
Compte tenu de leur engagement auprès de trois syndicats de médecins libéraux (CSMF, FMF et SML) dans une démarche présentée comme une « refondation partenariale », les quatre confédérations de salariés (à l'exception de la CFDT) envisageaient lundi, de ne pas participer à ces séminaires, au risque de provoquer un bras de fer avec Jean-Marie Spaeth.
En revanche, le principal syndicat de médecins libéraux, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) pourrait finalement participer aux travaux de la mission de concertation mis en place par le gouvernement, après avoir fait planer la menace d'un boycott. Bien qu'ils soient très mécontents de ne pas avoir obtenu un moratoire sur l'application du dispositif de maîtrise des dépenses de santé, ses responsables ne souhaitent pas pratiquer la politique de la chaise vide. « Nous avons de toute façon intérêt à participer, au moins pour réaffirmer notre position et faire avancer les positions communes que nous aurons arrêtées avec nos partenaires des syndicats de salariés » explique un responsable de la Confédération.
La CSMF attendait toutefois, pour arrêter sa position officielle, que les modalités, le calendrier de la mission de concertation et les personnalités qui la conduiront soient annoncés par le gouvernement. Une annonce qui est toujours, selon le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, « imminente ».
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