L’Estonie fait partie, avec ses voisins scandinaves, des pays les plus avancés en matière d’e-santé. Plus de 97 % des prescriptions y font l’objet d’ordonnances électroniques.
La télémédecine y est monnaie courante. Très fréquentes aussi aux Pays-Bas, les téléconsultations concernent la plupart des spécialités. L’Université d’Amsterdam a mis au point des psychothérapies à distance où le patient alterne travail individuel et téléconsultations avec un thérapeute. Ces programmes permettent aux personnes souffrant de troubles de l’humeur d’obtenir une aide spécialisée plus vite et plus facilement qu’autrefois, assurent ses promoteurs. Des centres de télémédecine effectuent des diagnostics spécialisés pour le compte des médecins de famille qui leur adressent des malades. « Nous rassurons les généralistes et nous leur faisons gagner du temps car nous pouvons voir tout de suite de quoi souffre le patient », explique le Dr Leonard Witkamp, fondateur du centre Ksyos. Dans la plupart des cas, le généraliste peut poursuivre le traitement, et les spécialistes se concentrer uniquement sur les cas qui requièrent des traitements spécifiques. Particulièrement actif en matière de dermatologie et de dépistages ophtalmologiques, Ksyos est conventionné avec l’assurance-maladie néerlandaise, qui paie directement le spécialiste à un tarif environ 25 % inférieur à celui d’une consultation normale. Le patient gagne du temps et l’assurance-maladie fait des économies. Le Dr Witkamp explique que sa société a de nombreux projets d’expansion, y compris en installant des cabines de télémédecine dans les pharmacies, où les patients pourraient donc « consulter » un médecin, comme cela se fait déjà en Suisse.
Le stockage des données en question
Le développement spectaculaire de la télémédecine ne doit pas cacher les lenteurs qui subsistent dans d’autres domaines de l’e-santé. L’Allemagne et l’Autriche peinent à mettre en place des dossiers médicaux partagés – un projet prévoit de les stocker sur les cartes des assurés. « Ces programmes ne peuvent marcher que quand tous les professionnels et les caisses de maladie s’entendent bien ensemble », a lâché, résigné, le responsable de ce projet au ministère de la Santé autrichien. Les systèmes informatiques entre les différentes professions et entre les différents pays, ne sont pas toujours « interopérables » ; un énorme travail reste à mener pour y parvenir. Enfin, le problème du stockage et de l’utilisation des données continue de poser de nombreuses questions éthiques. La Commission européenne soutient des projets de « coopératives de données » de patients qui tiennent à l’abri des grands groupes commerciaux les informations confidentielles.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature