Prostate métastatique hormono-naïf

La place du docétaxel se précise

Publié le 14/09/2015
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L’utilisation du docétaxel est actuellement validée chez les patients présentant un adénocarcinome prostatique en phase de résistance à la castration. Deux études l’ont antérieurement testé chez les patients hormono-naïfs, mais avec des résultats contradictoires. L’étude Chaarted (1), présentée à l’ASCO en 2014, montrait une augmentation significative de la survie globale (SG), contrairement à l’étude Getug 15 (2, 3) qui était négative.

Stampede (4) est une étude de phase III randomisée qui recrutait des patients avec un cancer de la prostate hormono-naïf métastatique ou à haut risque (N+ ou avec 2 critères parmi : stade T3/4, PSA ≥ 40 ng/ml, Gleason ≥ 8). L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’impact sur la survie globale de l’ajout de 6 cycles de docétaxel et/ou 6 mois d’acide zolédronique au traitement standard (hormonothérapie plus ou moins radiothérapie en l’absence de métastases). 61 % des 2 962 patients randomisés étaient métastatiques.

L’ajout du docétaxel augmente la SG de manière significative (67 versus 77 mois ; HR = 0,76 [0,63 – 0,91] ; p = 0,003) pour l’ensemble de la population. Pour le sous-groupe des patients non métastatiques, il existe un bénéfice significatif du docétaxel en survie sans rechute (SSP), mais pas en SG.

En revanche, l’étude est négative concernant l’acide zolédronique en SG (HR = 0,93 [0,79 – 1,11] ; p = 0,44) et en SSP quelle que soit la population.

Commentaires du Dr Hélène Boussion*

Concernant l’utilisation du docetaxel chez les patients non métastatiques, l’absence de bénéfice en survie globale peut s’expliquer par le manque de recul : seuls 93 décès avaient été enregistrés sur les 689 patients inclus.

* Pour l’AERIO, Association d’Enseignement et de Recherche des Internes d’Oncologie. Oncologie médicale, service du Pr Tournigand, hôpital Henri Mondor, Créteil

(1) Sweeney C. et al. J Clin Oncol 32:5s, 2014 (suppl ; abstr LBA2)

(2) Gravis G. et al. Lancet Oncol. 2013 Feb;14(2):149-58

(3) Gravis G. et al. J Clin Oncol 2015; (GU suppl): abstr 140

(4) James N. et al. J Clin Oncol 33, 2015 (suppl ; abstr 5001)


Source : Congrès spécialiste