C' EST la première fois que, sous l'effet d'une statine, on obtient une réduction du risque de diabète de type 2. Sous la direction d'Allan Gaw (Glasgow Royal Infirmary), une analyse des données réunies dans l'étude WOSCOPS (West of Scotland Coronary Prevention Study) a été réalisée. WOSCOPS avait été menée pour évaluer l'efficacité de la pravastatine en prévention de la survenue d'un infarctus du myocarde chez des sujets ayant une hypercholestérolémie. Chez les 5 974 hommes, âgés de 45 à 64 ans, inclus dans l'étude, les chercheurs se sont intéressés aux effets de la pravastatine sur le développement du diabète. C'est ainsi qu'ils ont découvert dans le groupe des patients sous cette thérapeutique une réduction de 30 % du risque (153 hommes ont développé un diabète, soit 2,6 %).
Toutefois, comme ce nombre est relativement réduit, des études randomisées sont nécessaires pour confirmation. Tout comme des études fondamentales pour comprendre le mécanisme par lequel cette prévention s'exerce. Une autre question reste également à documenter : cette prévention s'applique-t-elle aux autres produits de la famille des statines ?
Une diminution de 22 % des AVC
Dans la deuxième étude, présentée par « Circulation », Byington et al. ont découvert une diminution de 22 % des AVC dans un groupe de sujets ayant une maladie coronaire documentée (avec un antécédent d'infarctus du myocarde ou souffrant d'un angor sévère) et traités par pravastatine. Byington et al. ont réuni les données de WOSCOPS à celles de deux autres études, CARE (Cholesterol and Recurrent Events) et LIPID (Long Term Intervention with Pravastatin in Ischemic Disease), qui étaient menées pour tester la pravastatine dans la prévention de la récurrence d'un infarctus du myocarde chez des personnes ayant cet antécédent, ou ayant été hospitalisées pour un angor sévère.
La série des études utilisant les données combinées des trois études sur la pravastatine, qui ont été menées avec des méthodologies comparables, est nommée le « Prospective Pravastatin Pooling Project ». La réunion des cas réalise un total de 19 768 patients, dont la moitié ont eu le produit actif et l'autre un placebo. En tout, 598 participants, soit 3 % du total, ont souffert d'un AVC dans les cinq ans après l'inclusion. Le résultat global fait état d'une diminution du risque de 20 % comparativement au placebo. Mais quand on considère la réduction du risque individuellement dans chaque étude, les données sont légèrement différentes. Chez les survivants, après un infarctus du myocarde, des études CARE et LIPID, le risque est diminué de 22 %, tandis qu'il est réduit de 11 % dans l'étude WOSCOPS. « Dans les études CARE et WOSCOPS, quel que soit le type de patients que l'on a - jeunes ou plus vieux, hommes ou femmes, à taux modérément élevé de cholestérol ou plus élevé -, il existe un bénéfice », notent les auteurs. Et même pour les patients qui sont sous traitement antihypertenseur ou sous aspirine pour la prévention des AVC, la réduction du risque existe aussi. Les auteurs supposent que les écarts de résultats entre les études tiennent à la sévérité des atteintes chez les sujets inclus : les patients de CARE et LIPID ont une pathologie plus sévère et un risque plus élevé d'AVC.
« Circulation » du 22 janvier 2001.
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