La précipitation, mauvaise conseillère !

Publié le 30/06/2014
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La grande crainte des neurologues prenant en charge les patients atteints de la maladie de Parkinson, c’est bien sûr l’arrêt brutal de la dompéridone… Arrêt qui pourrait se solder par un retour des nausées et donc par une diminution du dosage ou par l’arrêt du traitement de la maladie de Parkinson, sans avis médical.

Ne pas répéter une erreur du passé !

Ce cas de figure s’est déjà produit, avec des conséquences désastreuses : dans une étude récemment publiée dans la revue Neurology, réalisée par le réseau des centres Parkinson Français (NS-Park) et promue par le CHU de Toulouse, il a effectivement été montré que le sevrage d’un vieux médicament antiparkinsonien - lui aussi initialement prévu pour être retiré du marché – avait entraîné la réapparition des symptômes, ce qui n’a rien de surprenant, mais aussi des effets indésirables graves (1). Qu’en serait-il en cas d’arrêt brutal de la domperidone chez des patients parkinsoniens à qui il a été prescrit à bon escient ? Bonne question dont la réponse n’est pas connue, puisqu’il n’y a pas eu encore d’études sur le sujet.

Pas d’arrêt du traitement sans avis médical

C’est pourquoi les neurologues tiennent absolument à faire passer ce message : aucun malade de Parkinson ne doit prendre de décision hâtive sans en parler au moins à son médecin traitant en vue d’une réévaluation de son cas particulier. Parallèlement, doit impérativement être évaluée la balance bénéfice/risque de la dompéridone dans la maladie de Parkinson car les décisions d’arrêt ou de commercialisation des médicaments doivent être prises sur de vraies bases scientifiques…

(1) Neurology 2014 28;82(4):300-7


Source : Bilan spécialistes