La Skoda Octavia fait sa révolution culturelle

Publié le 19/02/2001

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AUTO
par JACQUES FRENE

E N moins de dix ans, Skoda est passé du statut de constructeur « émergent » à celui de marque mature. La firme de Mlada Boleslav, que Renault courtisa avant de se faire éconduire, est devenue au fil des années un rouage essentiel au sein du groupe Volkswagen en Europe. Cette influence germanique est, bien sûr, à l'origine de cette spectaculaire mutation.

L'Octavia, première Skoda de l'ère moderne conçue sur les fondations de l'Audi A4 et de la Golf, a grandement contribué à dépoussiérer l'image archaïque qui collait à la peau du manufacturier tchèque. Lancée en 1996, elle a d'emblée été admise dans le cénacle des voitures modernes contribuant ainsi à l'accroissement des ventes, lesquelles ont quasi doublé en cinq ans.
L'arrivée à la fin de 2001 d'une berline de prestige de la taille de l'Audi A6 (nom de code « B5 ») devrait marquer une pause dans le processus de renouvellement qui a porté la Fabia sur les fonts baptismaux. Restera à combler le vide avec une mini, style Lupo ou Arosa. Wolfsburg, qui vient de racheter en totalité Skoda Auto, reste assez énigmatique sur le sujet. A l'évidence, l'accent est prioritairement mis sur des produits plus porteurs d'image.
Historiquement, ce nivellement par le haut s'est d'abord traduit par la commercialisation de l'Octavia Laurin et Klement - nom des deux fondateurs de la marque -, disponible en berline et break 1,9 l TDi 110 cv et 1,8 l T 150 cv. Il se poursuit désormais avec la monte de deux nouveaux moteurs présents sous le capot des Golf, Bora, A3 et Leon. Pour des raisons de capacité de production, le 1,9 l TDi 101 cv injecteurs pompe (couple 240 Nm entre 1 800 et 2 400 tours) ne touche dans l'immédiat que le Combi 4 x 4 boîte mécanique 6 rapports. Cette motorisation donne ses lettres de noblesse au break qui représente près de 60 % des ventes d'Octavia.
La deuxième innovation, c'est la naissance d'une version sportive RS équipée du 1,8 l turbo 180 cv récemment « squatté » par la Leon 4 roues motrices à embrayage Haldex. Avec ce modèle typé sport, bien placé en prix (164 000 F), Skoda vise une clientèle jeune, férue de sensations fortes. Cette version tonique est en fait une variante « civilisée » de la voiture de rallye qui participe au championnat du monde (WRC).
Légèrement retouchée (feux arrière de la Fabia, phares cristal et dans certains cas au xénon, etc.), plus soignée dans sa présentation intérieure, l'Octavia voit aussi sa panoplie d'équipements revue à la hausse dès la base (Classic), enfin, dépouillée du moteur 75 cv, jugé à juste titre trop poussif. L'époque des berlines sous-motorisées destinées à attirer le client à l'aide de prix d'appel ultraserrés est révolue.

Break Fabia : le bon goût à petit prix

Parallèlement, Skoda débarque sur le marché du break gamme moyenne avec la Fabia Combi. Une offre sympathique à bien des égards. Car outre son prix alléchant, ce break concilie fonctionnalité et physique avantageux.
Par rapport à la berline, dont la plate-forme sera bientôt adoptée par les futures Polo et Ibiza, ce Combi se distingue par des dimensions plus généreuses.
Les 26 centimètres supplémentaires qui séparent les deux membres de la famille (rejoints à Genève par une Fabia avec coffre) profitent exclusivement au compartiment bagages recouvert de moquette. Selon la configuration choisie, son volume varie entre 426 et 1 225 litres. Ce qui signifie que l'empattement, qui détermine l'habitabilité, demeure inchangé.
Comme il se doit pour un véhicule familial, la banquette se replie en deux parties asymétriques. La présence d'un rideau cache-bagages, de crochets d'arrimage, d'un éclairage spécifique et d'une prise 12 volts (Confort et Elégance) attestent un certain souci du détail. Ce qui n'était pas le cas aux temps « héroïques » de la Favorit et même de la Felicia, admise à faire valoir ses droits à la retraite.
En finition de base (Classic), la Fabia Combi offre une palette d'équipements très correcte avec, entre autres, la direction assistée, l'ABS avec répartiteur, quatre airbags frontaux et latéraux, les vitres avant électriques, le verrouillage centralisé, le volant réglable en hauteur et en profondeur.
Les barres de toit sont, hélas, en supplément (980 F). La version Elégance, sommet de la pyramide avec les jantes en alliage léger de 15 pouces, la climatisation électronique, les quatre vitres électriques, les sièges avant chauffants, les rétroviseurs électriques dégivrants, donne un aperçu des progrès accomplis par une marque qui a su grandir et se mettre aux normes modernes. Le moteur TDi 100 cv injecteurs pompe en porte témoignage. Skoda, ce n'est plus ce que c'était. Tant mieux ! Seul regret, les tarifs, certes encore raisonnables, ont tendance à grimper.

La gamme Octavia

- Quatre niveaux de finition : Classic, Ambiente, Elégance, Laurin et Klement, b.m. 5 ou 5, b.a., 2 x 2 ou 4 x 4, supplément break : 5 000 F.
- Moteurs : 1,6 l 100 cv, 2 l 115 cv, 1,8 l T 150 cv, 1,8 l T 180 cv essence, 1,9 l TDi 90 et 110 cv, 1,9 l TDi 101 cv inject. pompe Diesel.
- Prix : de 92 000 F (berline 1,6 l 10O cv Classic) à 185 000 f (berline L et K 1,8 l T 150 cv b.a.).

La gamme Skoda Combi

- Trois niveaux de finition : Classic, Confort, Elégance, boîte manuelle 5 rapports.
- Moteurs : 1,4 l 68 cv, 1,4 l 16 S 75 cv, 1,4 l 16 S 100 cv essence, 1,9 l SDi 64 cv (injection directe Diesel atmosphérique), 1,9 l TDi 100 cv (injecteurs pompe Diesel).
- Prix : de 73 000 F (1,4 l essence 68 cv Classic) à 109 000 F (1,9 l TDi 100 cv Diesel turbo injecteurs pompe). Soit un supplément de 7 000 F par rapport à la berline.

FRENE Jacques