La Suisse revient sur la stérilisation des handicapés mentaux

Publié le 01/03/2001
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Contrairement à ce qu'elle avait proposé l'année dernière, l'Académie suisse des sciences médicales (ASSM) recommande maintenant que les handicapés mentaux, incapables de discernement, ne puissent en aucun cas être stérilisés. Elle revient sur une directive critiquée de février 2000 qui permettait une telle mesure en ultime recours.
Actuellement, en vertu d'une directive de 1981, la stérilisation est uniquement envisageable pour les personnes mentalement déficientes mais capables de jugement, avec leur consentement. « Avec les nouvelles recommandations, la directive de 1981, édictée à l'intention des médecins, s'applique à nouveau jusqu'à ce que le Parlement édicte une nouvelle loi sur la tutelle », a déclaré le secrétaire adjoint de l'ASSM, le Dr Amstad Hermann.
Le Parlement suisse devrait adopter, d'ici à un ou deux ans, cette nouvelle loi sur la tutelle qui devrait comporter un volet sur la stérilisation. Seuls trois cantons suisses (Argovie, Fribourg et Neuchâtel) ont adopté une législation définissant un contexte précis dans lequel ces stérilisations sont autorisées. Ailleurs, en l'absence de loi, les stérilisations de personnes handicapées mentales sans leur consentement sont possibles. Dans les années quatre-vingt, a rappelé le Dr Amstad, une vingtaine de cas ont ainsi été rapportés dans le canton de Zurich.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6868