LE STIMULATEUR cardiaque implantable PHILOS II DR-T (Biotronik) est équipé d’un système de télétransmission. Il peut ainsi faire l’objet d’une surveillance à distance. Des consultations sont générées sur alertes et si l’état du patient le nécessite ; en l’absence d’alerte, elles sont maintenues avec le médecin et/ou le cardiologue traitant et avec le centre de rythmologie.
Les informations télétransmises sont stockées dans une base de données spécifique. Leur analyse rétrospective dans le cadre de l’étude AWARE, avait porté sur 11 624 patients issus de 23 pays (1). Ce travail avait permis de montrer que la télécardiologie permet d’identifier ces anomalies avec une anticipation non négligeable par rapport au contrôle suivant. Afin de déterminer si le raccourcissement des durées d’hospitalisation postopératoire autorisé par la télécardiologie a un impact sur le taux d’effets indésirables graves, par comparaison avec une prise en charge classique, F. Halimi et coll. avaient mis en œuvre l’étude OEDIPE (OnE Day pacemaker Implantation Program with homE-monitoring) (2). Dans cette étude prospective randomisée multicentrique, le nombre d’événements indésirables sérieux avait été identique dans les deux groupes. La durée d’hospitalisation a été plus brève de 34 % dans le groupe télécardiologie. La détection des anomalies a été plus précoce en cas de télésurveillance.
La sécurité du télésuivi est démontrée.
L’étude COMPAS (COMPArative Follow-up Schedule with Home monitoring), est une étude prospective multicentrique comparative randomisée en 2 groupes parallèles. L’objectif de cette étude de non-infériorité, était de vérifier si le suivi par télécardiologie des porteurs de stimulateur a un impact sur l’incidence des effets secondaires (décès, nouvelles hospitalisations, dysfonctions de l’appareil, événements cardio-vasculaires) par comparaison avec un suivi classique. Les objectifs secondaires étaient notamment les coûts associés et le délai de réaction médicale. En cas de suivi habituel, des consultations régulières au centre d’implantation étaient prévues et le système de télétransmission était activé sans que les données ne soient accessibles au médecin. Dans le groupe assigné au télésuivi, des visites intermédiaires au centre n’étaient réalisées qu’en cas d’événement anormal, symptôme ou alerte détectée par le télésuivi.
Le critère principal de jugement a associé la mortalité générale, les dysfonctionnements du stimulateur et les hospitalisations pour cause cardio-vasculaire.
Cette étude, qui a porté sur 538 patients issus de 43 centres en France, a démontré la sécurité du télésuivi qui permet, dans 74 % des cas, la détection précoce d’événements indésirables techniques ou cliniques. Il a également été montré que le suivi à distance et à long terme des patients implantés offre la même sécurité qu’un suivi classique. Les analyses en sous-groupes ont permis de montrer le bénéfice de la télécardiologie sur le risque d’événement lié au dispositif et sur les événements cliniques liés à la fibrillation atriale et aux accidents vasculaires cérébraux associés.
Par ailleurs, le temps de réaction médicale a été réduit de plus de 117 jours, par comparaison avec le suivi classique et le nombre de suivis par patient a été diminué de 56 %.
Cardiostim 2010.
Références
(1) Lazarus A. Remote, wireless, ambulatory monitoring of implantable pacemakers, cardioverter defibrillators, and cardiac resynchronization therapy systems: analysis of a worldwide database. Pacing Clin Electrophysiol 2007; 30 Suppl 1: S2-S12.
(2) Halimi F, et coll. Optimized post-operative surveillance of permanent pacemakers by home monitoring: the OEDIPE trial. Europace 2008 ; 10 (12) : 1392-9.
(3) Mabo P. Home monitoring for pacemaker follow-up: results of randomized COMPAS trial. Cardiostim 2010 (session 86 Managing patients with remote monitoring, abs. 86/2).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature