LIVRES
A INSI des « Riches Heures de la voile » (1) qui est avant tout un livre d'émotions qui prend en compte, au-delà des palmarès et derrière les performances, les champions et les événements.
Cette collection des « Riches Heures », qui s'adresse aux sportifs, de terrain mais aussi de télévision, à ceux qui aiment un sport en le pratiquant ou non, a une approche originale du sport traité, ici de la mer et des voiliers, en ce qu'elle en retrace par touches successives les événements incontournables et invitent les lecteurs à la rencontre de ses sportifs hors du commun, pas forcément des héros.
C'est ainsi que 35 sujets différents sont abordés dans ce livre, qui traitent aussi bien des régates que des courses en solitaire, des records et défis que des envolées lointaines et des projets insensés.
Son auteur est lui-même un navigateur mythique, qui a écumé pendant vingt ans les océans en solitaire et en équipage, dont tous les amateurs connaissent ses aventures autour du monde et ses incursions en Antarctique en compagnie de Jérôme Poncet à bord du Damien : Gérard Janichon. La passion, bien sûr, est au rendez-vous.
On retrouve d'ailleurs cette épopée du « Damien », un voilier de plaisance de 10 mètres, avec lequel Gérard Janichon a passé le cap Horn d'est en ouest en 1971, dans l'impressionnant album de récits et témoignages « Marins et tempêtes » (2).
Il en est le coauteur avec deux autres spécialistes de l'histoire maritime et du nautisme, Martine Acerra et Marc Samson.
Ce sont 18 des plus spectaculaires tempêtes qui ont marqué la relation entre l'homme et la mer depuis des siècles, qui sont racontées et illustrées ici. D'Ulysse, Magellan et l'invincible Armada jusqu'à Bruno Peyron, Peter Blake et Isabelle Autissier en passant par James Cook, Jean-Baptiste Charcot ou Eric Tabarly, on s'émerveille et on frémit aux récits mouvementés de ces aventuriers.
Qui dit tempêtes, dit naufrages, et épaves. « Epaves des côtes de France » (3) est aussi un album surprenant qui relate, photos des épaves à l'appui, une centaine de naufrages qui ont eu lieu au large des côtes de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée.
Le choix a du être rude pour Bertrand Sciboz, puisqu'ont été répertoriées, commentées et photographiées quelque 15 000 positions d'épaves, qu'il s'agisse de navires civils ou militaires, d'épaves anciennes ou modernes, de chalutiers, cargos, sous-marins ou même avions.
Bertrand Sciboz, qui est propriétaire d'une société de travaux sous-marins, a lui-même plongé pendant des années dans la Manche pour le compte des pêcheurs de Normandie, à la recherche de chaluts pris dans les tôles ou de dragues à coquilles saint-jacques encastrées dans la coque des navires engloutis. Et c'est avec l'aide de chasseurs d'épaves amateurs ou professionnels et d'archéologues reconnus, qu'il a réuni dans cet album des documents inédits, des photographies d'archives, des récits de survivants et des impressions de plongeurs.
Puisque tout doit finir par des chansons, ne manquons pas l'album et le CD inclus des « Chansons de mer et de marins » (4) qui sont réunies et commentées par Christian Mars. Et illustrées, car c'est un des charmes essentiels de l'ouvrage, par trois peintres de la mer aux styles variés et complémentaires, Marc P.G. Berthier, Gildas Flahault et Gilbert Maurel.
La bonne trentaine de chansons présentées - textes et musiques - constitue l'essentiel du répertoire traditionnel maritime et l'on s'aperçoit qu'au-delà des chansons à boire et dans leur simplicité, ces complaintes, ces danses ou ces chansons de travail, traitent des deuils, des combats et des fortunes de mer mais aussi de la nostalgie de la terre et de celles et ceux qu'on y a laissés.
(1) Mango Editeur, 160 p., ill. coul.
(2) Editions Solar, 160 p., 180 ill. coul., 249 F (37,96 euros).
(3) Editions Ouest-France, 144 p., 200 ill. coul., 199 F (30,3 euros).
(4) Editions Solar, 128 p., 65 ill. coul., 1 CD 15 chansons, 210 F (32,01 euros).
Livres - Encadre Mer
En plein phare
« Les phares du gardien de phare » : voilà un livre étonnant, qui laisse deviner un auteur tout aussi fascinant. De qui et de quoi s'agit-il ? De François Jouas-Poutrel, gardien de phare de profession, artiste par passion et qui a réalisé une cinquantaine de tableaux de phare « à la manière de... » peintres qu'il aime.
François Jouas-Poutrel a été attiré par la peinture dès l'adolescence ; quand sa famille le dissuade de faire les Beaux-Arts, il décide de satisfaire sa deuxième passion, la mer, et devient gardien de phare ; il est resté vingt et un ans aux Roches-Douvres, à 23 km au large des Côtes-d'Armor, le phare le plus éloigné des côtes d'Europe, et il est actuellement gardien de phare aux Sept-Iles.
Aux Roches-Douvres, il se met à peindre pour son plaisir et s'intéresse particulièrement à la technique des icônes. C'est en feuilletant un livre sur le peintre breton Mathurin Meheut, raconte-t-il, qu'il s'est posé la question : « Comment aurait-il fait pour peindre le phare, ici ? » C'est ainsi qu'a commencé, un soir d'ennui - « ce qui ne veut pas dire que notre vie de gardien de phare soit simple et sans contraintes » - et comme dérivatif à l'art exigeant et contraignant des icônes, cette série d'« à la manière de... » qui le fera marcher dans les pas des plus grands tels Chagall, Matisse, Utrillo, Van Gogh, Bacon, Magritte..., une note d'humour toujours au bout du pinceau. Le résultat est plus que séduisant, car François Jouas-Poutrel fait montre d'un rare don, non pas de copie, ni même d'imitation, mais de véritable assimilation.
Editions Ouest-France, 128 p., 50 peintures, 149 F (22,7 euros).
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