De notre correspondant
D ANS un courrier adressé à la direction de l'établissement, mais qu'elle n'a pas jugé utile de rendre public, l'agence régionale de l'hospitalisation de Rhônes-Alpes (ARH) explique sobrement que « conformément à la décision prise par la commission exécutive de l'agence, et pour des raisons de sécurité sanitaire », elle a décidé la fermeture de la maternité du centre hospitalier de Moütiers, en Savoie, à compter du mercredi 31 janvier 2001.
Cette fermeture intervient, précise l'agence, « en conformité avec le schéma régional d'organisation sanitaire (SROS), le centre hospitalier s'étant jusqu'à présent refusé à mettre en place un centre de périnatalité ».
L'ARH ajoute que, par conséquent, les futures mères de la région de Moûtiers, en l'absence désormais de consultations publiques pré- ou postnatales dans la commune, « devront s'adresser, à partir du 1er février, à un médecin libéral de la région ou aux médecins spécialisés des centres hospitaliers d'Albertville ou de Bourg-Saint-Maurice ».
Plusieurs années de polémiques
Cette fermeture administrative intervient après plusieurs années de vives controverses dont « le Quotidien du Médecin » s'est régulièrement fait l'écho. Au fil des ans, l'avenir menacé de la maternité alimentait régulièrement les informations régionales, et contribuait au débat sur le problèmes de l'accès aux soins des futures mères qui se trouvent éloignées de structures spécialisées en gynécologie-obstétrique. De nombreuses pétitions et manifestations de rue des habitants de la région « pour le maintien de la maternité », ont notamment jalonné les trois dernières années, les élus locaux savoyards étant les premiers à s'opposer catégoriquement sur ce dossier à l'ARH et à la caisse régionale d'assurance-maladie.
Le député (RPR) d'Albertville, Hervé Gaymard, autrefois secrétaire d'Etat à la Santé dans le gouvernement d'Alain Juppé, avait été l'un des plus fervents opposants au « diktat » de l'ARH.
Faute de combattants, mais surtout faute de médecins spécialistes, susceptibles d'assurer une permanence des soins de gynécologie-obstétrique au sein de l'hôpital local, la fermeture de la maternité, d'ailleurs « recommandée » à plusieurs reprises depuis le début des années quatre-vingt-dix par les premiers rapports des médecins-inspecteurs de la DDASS de Savoie, est donc aujourd'hui avalisée. Mais sans doute l'affaire n'est-elle pas complétement terminée.
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