Mais oui, la médecine générale a encore de beaux jours devant elle ! On veut le croire en entendant Florentin Dambroise, 26 ans, expliquer que pour lui il n’y a pas photo : « ce qui m’a plu, c’était la variété des patients que l’on rencontrait, qui permet de passer de l’enfant à la personne âgée en 20 minutes, procurant une gymnastique intellectuelle et un contact avec le patient uniques. Et puis, c’est une autre façon de faire de la médecine que celle, très hiérarchique de l’hôpital… »
Un stage déterminant
Le jeune homme fut l’an passé le mieux classé à choisir médecine générale aux ECN, une place qui lui autorisait le choix du Roi : toutes les facs et toutes les spécialités ! En bonne logique, cet enfant du pays, originaire de Teyran, un petit village typique au nord de Montpellier, a donc préféré rester au pays. Mais s’il explique avoir toujours voulu devenir médecin, il concède que la médecine générale n’a pas toujours été sa discipline de prédilection, la pédiatrie, par exemple, avait aussi ses faveurs. Quinze jours ont suffi pourtant à emporter sa détermination lors d’un stage en quatrième année chez deux praticiens de Sète : « Je crois que je n’aurai jamais opté pour cette discipline sans ce stage. À leur côté, je me suis vraiment régalé et c’est après un deuxième contact à la fin de l’été que je me suis vraiment décidé. »
Il faut croire que la magie du colloque singulier est ensuite restée intacte. Car, depuis lors, ni les stages d’externat, ni les confs d’internat ne l’ont fait dévier d’un iota. À l’heure de l’amphi de garnison numérique, on ne saura pas comment auraient réagi ses condisciples à l’annonce de ce choix. Mais, foin des sarcasmes et des ricanements, l’intéressé assure qu’aujourd’hui en fac, on peut déclarer sa flamme pour la médecine générale sans susciter d’incompréhensions : « depuis ma quatrième année, j’ai toujours dit que pour moi ce serait médecine générale et ça n’a jamais étonné personne. » À l’entendre, le questionnement viendrait plutôt des profanes : « Finalement les gens connaissent mal et certains s’imaginent qu’au cabinet on ne voit que des rhumes et des gastros. Mais quand on leur explique, ils comprennent », ajoute le généraliste en herbe.
Pour l’heure, c’est pourtant l’hôpital qui occupe le jeune interne, actuellement en fonction au service d’endocrino de l’hôpital de Perpignan : « un très bon stage », dit-il. Pour la suite, à partir de mai, il hésite encore : pourquoi pas de nouveau sur Perpignan ? Le stage en médecine de ville attendra en tout cas l’an prochain : probablement son troisième ou quatrième semestre. Mais une chose est sûre pour lui : avant même que le stage en situation de responsabilité devienne obligatoire, il fera aussi son SASPAS. La suite de son parcours est moins tracée. « Je ne pense pas exercer tout de suite », confie le futur généraliste qui évoque dans un premier temps remplacements en ville ou, pourquoi pas, vacations en pédiatrie. Comme quoi la relève arrive, mais il ne faut pas lui forcer la main…
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